RUBRIQUE Égarés, oubliés
Les articles
Un auteur
Lella est une icône
Troisième épouse de Georges Arnaud, Lella Facchini a été la muse d’Édouard Boubat avant de devenir romancière et journaliste.
Je n’éviterai donc aucun lieu commun. Je ne sais pourquoi j’avais pensé que vous écriviez avec surexcitation. C’est la violence de vos livres qui m’a donné cette idée toute faite. » Celle qui s’exprime ainsi un jour de mai 1957, c’est la trentenaire Lella Arnaud, qui pige pour Les Lettres nouvelles depuis quelque temps. À la parution de La Fin d’un primitif (traduction Yves Malartic, Gallimard, 1956), elle a la chance d’interroger l’auteur de romans noirs américain Chester Himes qui vient de publier l’un de ses livres les plus troubles, « un cauchemar d’alcoolisme, de sexualité effrénée...
Un livre
Pallu pas lu
Ingénieur dans l’industrie automobile, Jean Pallu avait un rapport ambigu avec les prolétaires. Il sut décrire leur monde : l’usine.
Difficile d’imaginer un pseudonyme plus défavorable : l’ingénieur Petrus Jean Passeneau, né à Izieux dans la Loire le 22 septembre 1898, choisit au moment de publier ses écrits de se nommer Jean… Pallu. On ignore ce qui lui a pris. Jean Pas Lu… on n’entend rien d’autre et c’est étrange. Bref, s’il fallait une preuve que l’ingénieur est plus prévoyant que les autres, c’est raté.
Après avoir...
Un auteur
Le génie inachevé
Impétueux romantique, Jules Lefevre-Deumier fut considéré comme un talent jaillissant avant de n’être plus que le co-créateur du poème en prose.
Seul un romantique pouvait s’abuser autant sur la réalité », écrit le Turc Hakan Günday dans son roman Ziyan (Galaade, 2014) en parlant des officiers idéalistes rédigeant leurs manuels militaires. Sa sentence peut s’appliquer au romantique Jules Lefevre-Deumier. Brillant impétrant de sa génération, il était parti pour figurer un autre Hugo mais ne fut bientôt qu’espoir éteint et gloire...
Un auteur
De bar en bar
Touche-à-tout de la bohème de Tunis, Ali Douagi est l’un des grands Tunisiens du siècle passé. Ses nouvelles sont toujours inédites en français.
On a pu lire récemment dans les pages du Matricule des Anges que l’écrivain tunisien Ali Douagi n’aurait « parlé que de lui » lorsqu’il lui prit de relater son Périple à travers les bars méditerranéens de 1933. Outre que cette opinion propose un raccourci bien sec, il paraît étrange de juger un homme et son texte sur la foi d’un critère qui ruinerait sans vergogne la moitié de la production...
Un auteur
La Rose de Philippeville
Originaire d’Algérie, Rose Celli, amie de Giono et de Simone Téry est une des fondatrices de la collection du « Père Castor ».
Rose Celli, de son véritable nom Rose Brua, est née à Philippeville, en Algérie, en 1895 d’une mère sicilienne et d’un père algérien. Une enfance pleine de rêves, de fraîcheur et d’émotions, comme elle la décrira dans L’Envers du tapis (Gallimard, 1935). C’est dans une lettre de Louis-Daniel Hirsch, de la maison Gallimard à Jean Giono, datée du 22 décembre 1934, que l’on découvre le projet...