RUBRIQUE Égarés, oubliés
Les articles
Un auteur
Lella est une icône
Troisième épouse de Georges Arnaud, Lella Facchini a été la muse d’Édouard Boubat avant de devenir romancière et journaliste.
Je n’éviterai donc aucun lieu commun. Je ne sais pourquoi j’avais pensé que vous écriviez avec surexcitation. C’est la violence de vos livres qui m’a donné cette idée toute faite. » Celle qui s’exprime ainsi un jour de mai 1957, c’est la trentenaire Lella Arnaud, qui pige pour Les Lettres nouvelles depuis quelque temps. À la parution de La Fin d’un primitif (traduction Yves Malartic, Gallimard, 1956), elle a la chance d’interroger l’auteur de romans noirs américain Chester Himes qui vient de publier l’un de ses livres les plus troubles, « un cauchemar d’alcoolisme, de sexualité effrénée...
Un livre
Les orages de l’âme
Admiratrice du Moine de Lewis et patricienne du roman gothique, Charlotte Dacre imagina un type d’héroïne coupant comme un rasoir.
On se doutait à la lecture du livre de référence de Maurice Lévy sur Le Roman gothique anglais, 1764-1824 (Albin Michel, 1995) qu’il restait à découvrir sur ces terres embrumées, froides et isolées quelques perles restées en jachère faute d’un intérêt éditorial soutenu. On peut le comprendre : le rythme narratif en usage à cette époque du roman n’est plus ce qui correspond au train de la vie...
Un auteur
Pas de chouchou pour les muses
Bien avant Frédéric Beigbeder, le jeune publicitaire Lionel Chouchan aura tenté lui aussi le roman crac-boum-hue.
Lionel Chouchan a 27 ans et de solides diplômes en poche lorsqu’il fait paraître La Tête enflée chez Denoël. En 1964, c’est un coup de dés, notamment pour l’éditeur qui a investi des moyens inhabituels dans cette publication très originale. Les bibliopoles cherchent alors la perle rare parmi les jeunes. Jean-Pierre Castelnau s’apprête à publier SchrummSchrumm ou l’excursion aux sables...
Un livre
Enfui des mondes
Avant Radiguet, Jean Le Roy fut le chouchou de Cocteau. Son grand talent fut brisé en 1918 au cours de l’assaut du mont Kemmel.
La commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale offre de redécouvrir des œuvres dont le souvenir avait été porté avec émotion par les témoins du passage sur terre de leurs jeunes auteurs. Tout au long du siècle dernier, leurs noms furent copiés de page en page, salués ici, longuement évoqués là, regrettés partout. Leurs écrits n’étaient certes pas accessibles, mais en de...
Un livre
Dans la tête du conjoint
Une piquante Suédoise, Karin Boye, produit en 1940 une contre-utopie singulière : on s’y préoccupe de droit à l’amour et de vie de couple.
Rares sont les femmes qui ont choisi de s’exprimer dans le registre de la contre-utopie. Il est donc remarquable que l’on réédite ce mois La Kallocaïne de Karin Boye, un sombre roman de 1940 dont l’auteur, une brunette 40 ans, citoyenne d’un pays non-belligérant, allait mettre fin à ses jours.
Karin Maria Boye était née le 26 octobre 1900 à Göteborg dans une famille bourgeoise qui lui assura...