RUBRIQUE Essais
Les articles
Au feu de l'absolu
Dans un livre qui raconte l’amitié qui le lia au peintre Sam Szafran, Fouad El-Etr retrace ce que fut l’histoire de La Délirante, la revue qu’il a inventée pour aller à contre-courant et célébrer la beauté.
C’est de poésie et d’art qu’il est essentiellement question dans les deux textes, écrits à cinquante ans d’intervalle, réunis dans L’Escalier de la rue de Seine, par Fouad El-Etr, poète, romancier (En mémoire d’une saison de pluie, Gallimard, 2021) et traducteur libanais né en 1942. « Le sens de la poésie, c’est le sens de ce qui est particulier, individuel, inconnu, mystérieux, de ce qui doit être révélé, le fortuit-nécessaire » (Novalis) peut-on lire, dans le premier numéro de La Délirante. Ce sens de la poésie est justement ce qui anime Esquisse d’un traité du pastel, le premier texte,...
Pizarnik, une vie en intensité
Dans un bref essai, César Aira débarrasse les clichés qui encombrent la figure de la poète pour mieux souligner son éternelle vitalité.
Si César Aira est l’auteur d’une bonne centaine de romans qui ont fait de lui un des écrivains majeurs de notre temps, on connaît beaucoup moins en France sa veine d’essayiste, qui l’inscrit pourtant dans la lignée borgésienne s’il en est de l’écrivain-lecteur. Car il est de ces lecteurs avisés qui réorganisent la tradition littéraire selon leur caprice et nous font, par ricochet, lire...
Plein le dos
Laid, petit et bossu, l’écrivain William Hay (1695-1755) se plaint et se console avec humour et panache.
Issu de la noblesse terrienne, marié à une parente du Duc de Newcastle qui lui donna trois fils, élu à la Chambre des Lords, William Hay avait tout pour être heureux. Sauf sa bosse sur le dos, sa taille – 152 cm –, son visage « ravagé par la variole », et pour couronner le tout la « maladie de la pierre » et son cortège de douleurs. C’est à l’âge de 59 ans, quelques mois avant sa mort, qu’il...
Des livres
Miroirs du temps
de
Goliarda Sapienza
Goliarda
de
Angelo Maria Pellegrino
Vies, morts et renaissances de Goliarda Sapienza
de
Nathalie Castagné
Goliarda rediviva
En guise de cadeau d’anniversaire, trois nouvelles pièces pour le puzzle toujours recommencé de l’auteure de L’Art de la joie.
Nous avions osé l’anticiper quelque peu dans notre numéro d’été (voir Lmda N°245) : c’est en cette année 2024 que nous pouvons fêter le centenaire de Goliarda Sapienza. Elle mentionna souvent cette date de naissance – 1924 – comme une marque indélébile, un signe fatal : naître sous le fascisme (Mussolini arrive au pouvoir en 1922) de parents socialistes, surveillés par le régime, orienta, dès...
Manger de la chair de Plutarque
Nous nous imaginons trop les Grecs comme tous carnivores. Ou, selon le terme de Jean-François Pradeau dans son introduction à Manger de la chair, « carnistes » : le rituel du sacrifice et la pratique du banquet cachent les polémiques et divisions qu’avaient entre eux les Anciens. La conférence de Plutarque (45-125), « Peri sarkophagias », témoigne que l’alimentation carnée n’était pas la...