RUBRIQUE Quartier libre
Les articles
Chorégraphie de ma voisine
Pourquoi continuer à écrire cette chronique ? Au fond de moi, vous l’aurez deviné : la sensation que tout cela est peine perdue, il n’y a rien à attendre, ou plutôt il n’y a qu’à attendre, sachant que ce qui arrivera, ce qui adviendra par la littérature se joue ailleurs, cela n’a rien à voir avec ce que nous attendons dans nos vies, pour nos vies, et pourtant si, cela a à voir. Comment dire ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Pourquoi encore écrire des livres, pourquoi en lire et en parler ?
Pendant un temps nous avions une voisine étrange dans notre immeuble. Elle ne parlait jamais à...
L’adieu à la tristesse
Àun moment, dans Dora Bruder, Patrick Modiano dit l’impression qu’il a d’être le seul à faire le lien entre le Paris de l’Occupation et celui d’aujourd’hui. Les traces qu’il trouve, les plus infimes, qui d’autre que lui pour les voir ? « Il faut longtemps, écrit-il, pour que resurgisse à la lumière ce qui a été effacé. » C’est là tout le travail du romancier. De menus indices peuvent nous...
Projet pour une révolution
Au-dessus de 35°C le désir de littérature s’épuise. Les récentes canicules, dont les météorologues nous annoncent le retour de plus en plus fréquent, et intense, ces monstrueuses montées de chaleur ne finiront-elles pas par modifier les conditions d’existence de la littérature, et jusqu’à ses enjeux ? Comment continuer à penser, à imaginer sous les crocs d’une chaleur mordante ? Comment lire...
Des livres
Vak spectra
de
Suzanne Doppelt
Un fantôme dans la bibliothèque
de
Maurice Olender
Des mouches, des fantômes et des araignées
Des livres ne sont lus par personne. Écrits depuis une certaine absence à eux-mêmes, à l’auteur, ils nous font, les lisant, nous évanouir à ce que nous supposions être. Ces livres fantômes se dérobent et nous nous prenons à rêver au lecteur que nous pourrions être, si nous savions oublier le peu que nous savons, si nous savions à nouveau ne plus savoir lire. Si nous osions ne plus savoir ce...
Que m’enseigne encore ce néant ?
Ne pourrions-nous pas exister un peu plus ? Nos vies ne seraient plus seulement des promesses ? Nous cesserions d’habiter dans les limbes où tout est possible toujours, où jamais rien n’advient ? Nous sortirions de cette brume que nous avions confondue avec nos vies ? Et nous verrions que nous ne sommes pas seuls. Qu’il y a ceux que nous ne voyions pas, dont nous n’apercevions jusque-là que...