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Des livres
La Femme qui avait deux bouches
de
Alain Fleischer
Risibles malentendus
de
Alain Fleischer
Une sacrée tambouille
Réédition d’un magistral recueil de nouvelles d’Alain Fleischer qui mêle arts de la table et sens de l’absurde dans une frénésie d’invention.
Ceux qui se désolent du peu de cas fait au genre de la nouvelle dans le paysage uniforme de nos lettres trouveront avec la réédition de ce volume conséquent un beau pavé à jeter dans la morne mare de l’inamovible roman. Originellement publié au Seuil en 1998, La Femme qui avait deux bouches, fort de ses 680 pages et de la quarantaine de fictions qu’il rassemble, a tout du manifeste provocant. Un geste littéraire d’autant plus osé que Fleischer, comme il le rappelle dans sa préface, faisait alors ses débuts en littérature, bien qu’il eût déjà une prolifique carrière de cinéaste. ...
Portrait de l’écrivain en adolescent tourmenté
Dans son quatrième livre, Max Porter raconte la fugue nocturne d’un garçon, en 1995. Une prose orageuse, qui trouble autant qu’elle exalte.
Un charme mystérieux se dégage des livres de Max Porter. Depuis le très novateur La Douleur porte un costume de plumes (Seuil, 2016), cet ancien éditeur britannique décortique ce sentiment dont il nous fait visiter toutes les chambres. Bouleversants et sombres, ses livres tendent vers une timide mais suffisante lumière, située au bout de la douleur. Le lecteur y est fermement mené jusqu’à la...
Aventuriers de l’impossible
Est-ce parce qu’il travaille avec des artistes qu’il a choisis pour les représenter dans sa galerie, que Jean Frémon parle si bien de ce que poursuivent obstinément les artistes et écrivains qu’il connut et admira ?
Melville, dans Moby Dick, évoquant la blancheur de la baleine que traque le capitaine Achab, voyait, dans l’idée de cette couleur, une sorte de peur mystérieuse, « quelque chose qui, bien plus que le rouge effrayant du sang, saisit l’âme d’une terreur panique ». C’est ce « quelque chose » que Jean Frémon traque à sa façon chez ceux qu’il appelle des aventuriers de l’impossible, « des...
Gadda en abîme
En rendant hommage à Carlo Emilio Gadda, l’égal si joyeux de Céline, Joyce et Rabelais, Philippe Bordas nous livre la généalogie nocturne de sa vocation d’écrivain.
Voilà un livre comme on aimerait en lire plus souvent, un livre qui échappe à tous les genres parce qu’il participe de chacun d’eux. À la fois biographie, livre de voyage, autobiographie et essai, Le Célibataire absolu est autant un livre en fragments qu’un livre global. Il a pour modèle le Pour un Malherbe de Francis Ponge : même format in-quarto, même tentative de mise en gloire, même amour...
Écriture traversée
En marche vers une Zone à défendre, dans le ralentissement du corps, Virginie Gautier revendique une forme d’attention qui infuse bien au-delà du texte.
Vers les terres vagues est le récit d’un voyage vers Notre-Dame-des-Landes, celui d’une expérience subjective vers un lieu déjà écrit par tant d’autres mais non encore approché de cette manière-là, à savoir dans une temporalité qui embrasse l’avant du voyage et son fantasme solitaire, le trajet pour y parvenir et sa cohorte de rencontres, l’arrivée sur la ZAD et l’épreuve du réel. ...