Beaucoup de jeunes écrivains en mal de publication, génération 90, se retrouvent dans l’atmosphère dégagée par la production de L’Incertain. Quand en plus on sait que la grande majorité des auteurs français publiés l’ont été grâce à des envois spontanés, on sent un frémissement incontrôlable chez les accros du traitement de texte. Mais voilà, ici les auteurs ne sont pas lâchés, premier roman publié, on attend le suivant et la maison n’est pas extensible. « On a presque notre écurie complète, on devient de plus en plus exigeants sur la qualité, ce qui n’empêche pas le coup de cœur comme avec Monique Wahlen dont le manuscrit nous est arrivé par la poste. Souvent aussi, ce qu’on nous envoie ressemble à ce que l’on vient de publier, après Benderson, ce fut une série de manuscrits sur les pédés, après Le Maillot à pois… d’Angevin, une tripotée de textes courts. Ce n’est pas ce que l’on attend, on veut être étonné, surpris. » L’Incertain reçoit de cinq à dix manuscrits par semaine, pour la plupart destinés à la collection « Franc-parler ». Le premier tri est effectué par Vidal et Forbin ensuite lecture plus attentive à l’extérieur et retour aux deux individus sus-cités. Evidemment le point noir est le retard accumulé, mais là promis, ils font un effort et seront sous peu à jour.