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Dossier Bernard Noël
L’affolement de la perte

avril 1994 | Le Matricule des Anges n°8 | par Thierry Guichard

Le Syndrome de Gramsci et La Castration mentale évoquent un apocalypse culturel à venir. Le premier sur le mode de la fiction, le second sur celui de l’essai. Deux livres de l’éveil.

Le Syndrome de Gramsci pourrait être une longue lettre écrite à une femme. C’est ainsi en tout cas que se présente le roman qui n’a de roman que le nom. Le narrateur s’adresse à un vous derrière lequel se cache une amante. Sa missive revêt un caractère obsessionnel. Notre narrateur, lors d’une discussion avec un ami en Italie, a eu tout à coup un trou de mémoire à propos d’un nom propre, celui de Gramsci, homme politique italien enfermé par le régime mussolinien qui voulait l’empêcher de penser. La perte de ce nom, au beau milieu de la conversation prend aussitôt un caractère dramatique. D’abord parce que Gramsci est le symbole de la résistance de la pensée sur le totalitarisme et le narrateur cultive pour lui une réelle admiration. Ensuite parce que notre narrateur voit dans cet incident l’annonce prochaine de sa mort. La perte d’un mot inaugurant celle du langage, de la mémoire et de la pensée. Pire, cette « maladie » qu’il sent désormais en lui pourrait l’emporter sans qu’il s’en rende compte tout comme les fous ne savent pas qu’ils sont fous. Dès lors, la lettre prend une tournure de monologue où la destinataire joue le rôle d’aiguillon de la pensée, permettant ainsi au narrateur de plonger plus profondément dans son angoisse, d’en expliquer la logique, d’en montrer le bien fondé. « Soyons clair : quand je m’adresse à vous, je m’exerce en réalité à scruter une région vers laquelle cependant je n’ose diriger mes yeux. » Le stratagème qui consiste à parler à une absente, permet tout au moins d’éviter l’apitoiement en jouant du scalpel de l’analyse sans atteindre une douleur insupportable. Le Syndrome de Gramsci dans l’intimité où il se déroule aurait pu être d’une lecture insupportable. Mais Bernard Noël qui ne croit en aucun « je », joue plus sur le registre du politique et du philosophique que sur celui de l’anecdotique. Le simple fait de choisir le nom de Gramsci, la vigilance que le narrateur avoue ne savoir « plus où porter », la résistance aux modes de penser communs qui détruisent la pensée individuelle font du texte une sorte de manifeste pessimiste et désespéré de l’individu face à ce qui le broie : le pouvoir.
La Castration mentale que sortent sur beau papier vergé les éditions Ulysse fin de siècle, renforce ce sentiment. Essai qui rassemble notamment les textes écrits pour les Etats généraux de la Culture, La Castration mentale développe les thèmes que la fiction chez P.O.L aborde par la face de l’affect. Ce livre agit comme un voyant lumineux dont la clarté signale immédiatement un danger. Ici, la menace vient d’une perte latente du sens dans notre société, remplacé qu’il est par la recherche du profit. « La privation du sens - ou Censure- est l’arme absolue de la démocratie : elle permet de tromper la conscience et de vider les têtes sans troubler la passivité des victimes. » En montrant combien l’homme, après avoir été dépossédé de son travail va l’être de ses loisirs, Bernard Noël insiste sur le fait que la culture est...

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