Si Hanns Zischler a su dans Visas d’un jour allier avec talent le journal d’intellectuel et le reportage littéraire, il n’en a pas évité certains pièges : une information lacunaire qui laisse le lecteur sur sa faim (par exemple dans le récit consacré à une manifestation à Berlin Est cinq jours avant la chute du Mur) ; un style voulu impressionniste mais qui n’offre parfois aucune sorte de lumière sur l’objet décrit. Les cinq textes du recueil ont été composés à partir d’un journal rédigé de 1983 à 1993. Zischler raconte dans les trois récits centraux ses incursions dans Berlin Est et en R.D.A. avant l’unification des deux Allemagne. Le cinquième texte est la divagation d’un cosmopolite relatant ses souvenirs de métro dans diverses capitales. Le premier texte, enfin, où Zischler décrit par petites touches son immeuble berlinois et sa rue, reste le plus réussi. On croit soudain y voir trembler, saisissable, l’essence de la métropole allemande.
Christian Bourgois
traduit de l’allemand
par Jean-François Poirier
102 pages, 80 FF
Domaine étranger Visas d’un jour
décembre 1994 | Le Matricule des Anges n°10
| par
Karine Gantin
Un livre
Visas d’un jour
Par
Karine Gantin
Le Matricule des Anges n°10
, décembre 1994.