Jamais, il n’y eut en moi amour et synthèse. Je suis (…) l’archétype de la désintégration et de la destruction. (…) Cette fissure a affecté chacune de mes fibres nerveuses, elle divise en deux courants nerveux parallèles chacune de mes sensations, toutes à la fois douleur et volupté". Douleur et volupté… c’est pénétrer dans un abîme que lire le livre brûlant de Stanislas Przybyszewski, au nom lui-même étourdissant. Ecrit en 1893, à la même époque que Le Cri de Munch, Messe des morts trouve quelques années plus tard, dans la personnalité de Blaise Cendrars un soutien enthousiaste. Texte annonciateur de l’expressionnisme, ce livre vertigineux convoque le lecteur à pénétrer les méandres tourmentées d’une imagination dont l’auto-célébration permanente s’accompagne de termes cliniques et mystiques propres à magnifier son immensité. Titanesque.
José Corti
traduit du polonais
par Nicole Taubes
110 pages, 85 FF
Domaine étranger Messe des morts
novembre 1995 | Le Matricule des Anges n°14
| par
Marc Blanchet
Un livre
Messe des morts
Par
Marc Blanchet
Le Matricule des Anges n°14
, novembre 1995.