Chaque jour, à 13h30 sur France Culture de joyeux drilles jouent les papous en s’essayant à des jeux oulipiens. Hervé Le Tellier n’y est pas le dernier de la classe. L’auteur de l’excitant roman Le Voleur de nostalgie (Seghers, 1992) a dû apprécier le jeu qui consiste à prononcer une phrase commençant invariablement par « Je pense que », comme s’il fallait, invariablement, définir le monde en répondant à la seule question : « Dis, à quoi tu penses ? » Dans ce livre, Hervé Le Tellier y répond mille fois. Une manière de « je pense donc je suis », une autobiographie dessinée au trait fin de l’humour, de la légèreté et, parfois, de la sincérité. Cela donne des images tendres : « Je pense que je ne saurais pas distinguer une jeune fourmi d’une vieille. » Des drôleries : « Je pense que j’hésite souvent à parler de moi, de crainte que mon interlocuteur ne se croie autorisé à parler de lui. » Mais aussi quelques fadeurs qui feront dire à certains : « je pense que mille, c’est beaucoup. »
Les Amnésiques n’ont rien vu d’inoubliable
Hervé Le Tellier
Le Castor Astral, 132 pages, 85 FF
Domaine français Les amnésiques n’ont rien vu d’inoubliable
juillet 1997 | Le Matricule des Anges n°20
| par
Thierry Guichard
Un livre
Les amnésiques n’ont rien vu d’inoubliable
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°20
, juillet 1997.