Dans ce livre, une très vieille dame chinoise à l’esprit lucide et au coeur attentif rassemble quelques souvenirs. Elle n’évoque pas les épisodes les plus personnels de sa vie mais parle des êtres simples - un conducteur de cyclo-pousse, une femme de ménage - qui ont croisé sa route et dont elle a su déchiffrer le drame intime.
Yang Jiang s’efface toujours devant ce qu’elle voit, même quand les événements l’atteignent dans son corps, par exemple quand les gardes rouges lui rasent la tête. On sent que son détachement, sa compréhension, sa bonté discrète et même son humour procèdent d’une culture qui est sa meilleure arme contre le « remodelage ». Au terme d’un dur séjour de rééducation à la campagne, elle note : « Nous étions allés sagement nous faire éduquer et nous rentrions à la maison notre diplôme en poche. »
Mémoires décousues
Yang Jiang
Traduit du chinois par Angel Pino et Isabelle Rabut
Christian Bourgois, 261 pages, 120 FF
Domaine étranger Mémoires décousues, de Yang Jiang
juillet 1997 | Le Matricule des Anges n°20
| par
Christian Molinier
Un livre
Mémoires décousues, de Yang Jiang
Par
Christian Molinier
Le Matricule des Anges n°20
, juillet 1997.