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Entretiens Foutre le langage

janvier 1998 | Le Matricule des Anges n°22 | par Marc Blanchet

Avec la parution de Silence absence limite, Pierre Le Bourreux poursuit une quête contre le « rien totalitaire ». Rencontre avec un absent irrésolu.

Depuis une dizaine d’années, le paysage poétique français s’est enrichi d’une nouvelle figure. Pierre Le Bourreux est l’homme de bien des polémiques, un écrivain souvent provocateur qui, selon ses propres termes, n’hésite pas à plonger « en apnée dans la mare du non-dit créatif d’autrui. »
A la tête d’une œuvre féconde -un trentaine de recueils- ce natif d’Antony-les-Mazes a su se faire remarquer par une écriture dure, acerbe, comme blessée dans ses propres blessures. « Je reste dans le saccage de ta souffrance/ tas d’os/ je mets dedans trois bouteilles de rouge/ et le delco de ton silence », écrit-il dans son dernier recueil Silence absence limite. L’homme vit aujourd’hui à Bernerch-Plage, au bord de l’Atlantique, là où « beaucoup d’eau/ tas d’os/ bouge ». Il mène une vie ascétique dans un ancien blockhaus, partagée entre une vie familiale très active (il a treize enfants dont quatorze adoptés) et une activité de surveillant de plage dans l’arrière-pays. Il nous reçoit à l’heure du thé, à treize heures pile. L’homme est disert, bavard même, ne s’interrompant que pour laisser parler « Jojo », une bouée en plastique qu’il a recueillie une dizaine d’années. Preuve de l’ampleur de sa parole, il la dégonflera pendant l’entretien.

Votre poésie est un mélange étonnant de recueillement et de contestation. La voyez-vous ainsi ?
J’ai commencé à écrire dès l’âge de douze ans. Je vivais dans un milieu pauvre et comme nous n’avions pas l’électricité, nous devions porter des casques de mineurs pourvus de lampes dans la maison dès l’instant où il faisait nuit. C’est une expérience traumatisante pour un enfant, surtout quand le casque est trop grand et qu’on se cogne contre les murs. En même temps, et j’aime à le penser, je pense que l’écriture est cette confrontation entre ce casque trop grand pour l’esprit, comme un phallus inquisitoire, et le doigt qui trace la parole dans le silence de la nuit. Mon premier recueil, La carabine atrophiée, est né de cette contestation : il faut porter le casque et, j’aime à le dire, dire l’absence que l’écriture est quand elle se retourne dans sa propre enveloppe.

Votre entrée dans le « milieu littéraire », vous l’avez faite avec le long recueil Foutre le langage, une expression qui est votre manifeste…
Foutre le langage reste et restera le cri. Un cri aux couleurs de nulle part, enraciné dans la stupeur du réel. Ce recueil est né grâce à l’amitié de l’éditeur Louis Montceau. Ce dernier m’a dit très tôt : « Tu nous donnes dans l’écriture ce qui manque à elle-même ». Puis il a fait deux ans de dépression. Foutre le langage est un grand écart au-dessus de la terminologie qui a envahi la poésie depuis l’après-guerre. A la page deux mille cent vingt-deux, le narrateur poète absent s’écrie : « Tas d’os/ tas d’os/ tas d’os. » Récemment, dans une lecture publique à la librairie Les Joyeux compagnons du livre, quelqu’un dans l’assistance s’est jeté sur moi puis s’est enfoncé...

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