Servie par une belle présentation, L’Estocade, revue semestrielle, conjugue avec bonheur fraternité et qualité. On sent à sa lecture une véritable exigence éditoriale et beaucoup d’humilité. En guise d’apéritif, ce numéro s’ouvre par une quinzaine de pages consacrée à Pierre Autin-Grenier, qui débute par un entretien des plus chaleureux et se termine par un texte inédit, Incantations, ébauche d’un livre à venir « sur la révolte des exploités ». Du plat de résistance -un cahier de création- on goûtera avec appétit la rêverie toute en sensibilité de Gaston-Paul Effa, le récit délicieusement impudique de Yann Moix qui se clôt par la mort du puceau, et les bouts de carnets gorgés de mélancolie signés Jean-Pierre Georges (« Bientôt on pourra me visiter. Débarrassé de toute passion, de tout désir, de toute envie, je serai aussi vide et silencieux qu’un musée. »). Autres campagnons conviés : Gérard Noiret, Karel Logist, Claude Andrzejewski, le peintre Stéphane Galmiche… Pour finir le volume, des chroniques et des notes de lecture. Le lecteur sort d’ici bien nourri.
L’Estocade N°5 172 pages, 70 FF
39, rue du Maréchal-Oudinot 54000 Nancy
Revue L’Estocade
juin 1998 | Le Matricule des Anges n°23
| par
Philippe Savary
Un livre
L’Estocade
Par
Philippe Savary
Le Matricule des Anges n°23
, juin 1998.