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Premiers romans Permis d’exhumer

janvier 2000 | Le Matricule des Anges n°29 | par Pierre Hild

Par-delà les monts obscurs

Les rares survivants d’une famille juive, originaire d’Europe centrale, vivent dispersés. Le père est à Paris, les deux filles éloignées -l’une, la narratrice, en Israël, l’autre, l’aînée qui a « réussi », aux états-Unis. Chacun, le texte nous le suggère, vit donc seul avec ses fantômes, le poids des deuils et des secrets. L’épreuve d’un nouveau deuil -à la mort du père- provoque l’ouverture du texte. Avec lui, le passé familial, ses zones d’ombres, resurgissent par le prisme de la cadette, la plus écartelée peut-être. Le passé -porté comme un passif- et l’envie de se trouver, tout dispersé que l’on soit, dans un présent que l’on voudrait démystifiant, réparateur.
Gilles Rozier -rappeler qu’il est aussi poète en langue yiddish n’est pas anodin- livre sur ce motif un touchant court roman qui, de la perte à la recréation, saisit intimement. Une confession, le temps d’un deuil -de deux plus justement, celui du père et celui, imaginaire, de la sœur aînée- prenant vite le tour d’une sorte d’auto-analyse sauvage et passionnée. Travaillant les cordes et les sujets les plus sensibles, Rozier évite avec grâce un pathos pontifiant par de légères et subtiles touches. Quelle que soit la particularité du trajet et les « dispersions » de la narratrice, cette « souffrance de ne pas savoir » -l’histoire de la famille, ses langues, ses secrets…-, cette volonté de réparation et de réappropriation, forment un drôle d’écho aux pertes et ombres d’un peuple et de chacun. Il y a ici des moments sur les rapports de force en famille, la difficulté des partages et transmissions, la nécessité des transgressions et des substituts qui disent beaucoup de notre altérité. Le livre clos, le mémorial se conjuguant au plus vif, on ne peut les oublier.

Par-delà les monts obscurs
Gilles Rozier
Denoël coll. Format utile
90 pages, 65 FF

Permis d’exhumer Par Pierre Hild
Le Matricule des Anges n°29 , janvier 2000.