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Domaine français Terminé

mars 2000 | Le Matricule des Anges n°30 | par Xavier Person

Avec Fins, Jacques Jouet signe un roman où rien de l’histoire ne semble tenir, non plus que les personnages, entraînés dans un mouvement légèrement rotatif, évanescents à force.
Amoureux fantoches et fantômes, Axandine et Axandal, le docteur Doucement et madame, les deux couples de ce roman parlent beaucoup de l’amour, le faisant peu, s’égarent dans les voies tortueuses des complications sentimentales, souffrent en leurs corps les symptômes de leurs impuissances, tergiversent, ne sont pas heureux.
Appliquant, après Jacques Roubaud et Pierre Lartigue, la forme de la sextine au roman, « qui fait pivoter exhaustivement six fois six éléments », Jacques Jouet construit ces 216 paragraphes, quant à leur quantité de phrases, sur le mode rigoureux de la permutation que commande cette forme poétique.
Le récit s’en ressent, construit dans la torsion de la contrainte qui constamment en déstabilise l’avancée, l’irréalise pour ainsi dire. En cela, le roman satisfait aux aspirations d’Axandal, lequel à cause de douleurs récurrentes, et clairement signifiantes aux yeux du pervers docteur Doucement, ne peut plus partager le lit d’Axandine et se rêve « en lévitation, quoiqu’un peu mou, mais dégagé de son lit et finalement mort, ce qui était son souhait sinon le plus cher, du moins le plus secret ».
Serait-ce là le bonheur que propose le roman, cette apesanteur existentielle ? Partant du constat d’un Raymond Queneau, selon lequel « tout le narratif naît du malheur des hommes », Jacques Jouet fait en sorte que son roman puisse finir à chaque pas, dans chacun de ses 216 paragraphes. Parce que la mort est « la seule solution de l’amour » ?
À toujours pouvoir finir, rien n’est vraiment commencé cependant. Reste le tournoiement de la sextine. Ne resterait-il que cela ? Le lecteur lévitant nécessairement s’interroge.

Fins
Jacques Jouet

P.O.L
121 pages, 75 FF

Terminé Par Xavier Person
Le Matricule des Anges n°30 , mars 2000.