Le futur auteur du Mythe de l’éternel retour n’avait que vingt-deux ans lorsqu’il rédigea le présent roman et nul doute qu’il transmit au personnage principal -un féru de « vieilles pierres et inscriptions » orientales- la fièvre de tout comprendre, tout voir et tout savoir qui l’agitait alors. Las !, qui trop embrasse, mal étreint : Mircea Eliade (1907-1986) a beau farcir son texte de savantes références, convoquer le diable et son train, le lesbianisme, la pédophilie ou l’onanisme, comme un médecin augmente les doses d’amphétamine, rien ne parvient à secouer la léthargie du lecteur. L’érudit dont sont ici narrées les confuses aventures philosophico-sexuelles au Bengale se passionne pour les temples asiatiques, Isabel et les eaux du diable évoquerait plutôt le bric-à-brac de pacotille qui s’étale immanquablement sur des éventaires de fortune à l’entrée de tous les monuments sacrés.
L’Herne/Fayard
Traduit du roumain
par Alain Paruit
240 pages, 110 FF
Domaine étranger Isabel et les eaux du diable
mars 2000 | Le Matricule des Anges n°30
| par
Eric Naulleau
Un livre
Isabel et les eaux du diable
Par
Eric Naulleau
Le Matricule des Anges n°30
, mars 2000.