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janvier 2001 | Le Matricule des Anges n°33 | par Anne Riera

Lâchons les chiens

Les Américains excellent dans l’art de la nouvelle. Et ça risque de durer. Les grands maîtres du New Yorker n’ont pas à s’inquiéter, la relève est déjà assurée. Brady Udall, le petit dernier, bouillonne d’impatience.
Lâchons les chiens a d’abord été publié dans la collection Terres d’Amérique d’Albin Michel. Son directeur, Francis Geffard, s’emploie à y traduire une nouvelle génération d’écrivains qui batifolent sur les franges grises de la société américaine, celles qu’une sorte d’amnésie collective a frustrées de la parole. Indiens, petits-blancs, derniers cow-boys, vieux fous, jeunes campagnards. Les personnages de Brady Udall sont les petits-enfants de la dépression. Informes, banals, jamais tout à fait achevés, ils semblent posés au seuil de quelque chose, comme assis au bord de la vie. Pas de femmes ou presque dans ces onze nouvelles. Elles sont mortes ou parties à la dérive du continent. Les hommes sont restés seuls dans des bleds paumés, oubliés aux pieds des forêts de conifères de l’Utah et de l’Arizona. Ils rongent leur existence, chassent l’orignal, nourrissent des projets mirifiques, conduisent des pick-up et vivent de tout petits boulots. Parfois, des hommes passent, ils viennent d’Alaska, du Texas. Ils courent après un frère, une chimère, fuient un cauchemar. Une poignée de pages suffit à l’auteur pour donner à lire leurs antécédents, les bourrasques de l’enfance, et tout ce qui succédera. Le cours terne, régulier des jours qui les mènera jusqu’à la mort. Tous ossifiés, appliqués à survivre, et tous cloués au sol par « une brusque tristesse, une souffrance à la pensée des mesures que nous devons prendre, des désespoirs et des ultimes recours ». Changer de vie semble au-delà de leurs forces. L’énergie est ailleurs. Dans les pages de Brady Udall. Sombres, imprévisibles et parfois drôles, pleines de neige et de ciel bleu.

Lâchons les chiens
Brady Udall

Traduit de l’américain
par Michel Lederer
10/18
250 pages, 44 FF

Homme swet homme Par Anne Riera
Le Matricule des Anges n°33 , janvier 2001.
LMDA PDF n°33
4,00