Un cigare malheureusement allumé de nuit à quelques mètres d’un soldat américain ivre, un coup de feu (de faux ?) : ainsi s’achève la vie du compositeur autrichien Anton Webern le 15 septembre 1945. Ami d’Arnold Schönberg et d’Alban Berg, Anton Webern aura écrit une musique souvent qualifiée d’aphoristique tant elle se concentre sur elle-même et déploie ses 31 opus sur de courtes séquences. Saisie par le romancier autrichien Gert Jonke, la vie de Webern n’est pas un exercice de séduction musicale. C’est une ronde parfois hilarante, souvent macabre, d’un homme qui cherche à n’être que compositeur, ne peut s’installer quelque part sans craindre que son travail de chef d’orchestre d’opérette n’altère son inspiration. S’adressant tantôt au soldat américain, tantôt à cet auteur d’une « musique dégénérée », Gert Jonke dans ce court récit confronte avec virtuosité la recherche de la beauté et la bêtise humaine.
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Traduit de l’allemand par
Uta Müller et Denis Denjean
92 pages, 68 FF
Domaine étranger La Mort d’Antron Webern
janvier 2001 | Le Matricule des Anges n°33
| par
Maïa Bouteillet
Un livre
La Mort d’Antron Webern
Par
Maïa Bouteillet
Le Matricule des Anges n°33
, janvier 2001.