Le Lérot rêveur N°60

Rêveur, le lérot l’est sûrement. Il est aussi nonchalant. Parfois, l’animal pointe son nez, quand l’envie lui prend : peu souvent. Pourtant il a des manières et ne sort jamais sans mettre à sa vêture un air convaincant. Sous une couverture illustrée d’une photo de Maurice Ciantar (1915-1990), l’auteur de Maman-salope, avec une jaquette de papier cristal -celui qui rend les livres précieux- et sur un papier bouffant de bonne main, la dernière livraison du Lérot convoque des auteurs soutenus de longues dates par Jean Paul Louis et ses éditions Du Lérot : Ciantar, l’étrange poète stéphanois Henri Simon Faure ou celui du « Vieux », Céline lui-même (à travers les souvenirs du chorégraphe Serge Perrault). Trois fortes personnalités au caractère entier. Jean Paul Louis ne manque pas de verdeur lui-même lorsqu’il use de son talent d’épistolier pugnace ou de chroniqueur sans merci. Avec des poèmes de Pierre Chabert, un poète de La Tour de Feu, un journal des lectures de L’Année nulle (2000) et la réédition d’articles sur les reliures en peau humaine, Le Lérot rêveur est un animal piquant, c’est vrai, auquel on s’attache.
Le Lérot rêveur N° 60, 128 pages, 150 FF
(Du Lérot, 16140 Tusson)