Je suis dans la merde (…) jusqu’aux narines.« Celui qui parle n’a pas de nom. Seulement des besoins. Ses boyaux, il les détord à coups d’héroïne, saupoudrée de délires dans une cave humide. Son terrain de chasse s’étend des tours HLM au supermarché de la cité. Succession de plans foireux, de rencontres avec des dealers ou de gros bras véreux : la traque à la dope se révèle souvent picaresque et dangereuse. Le »tox« finira d’ailleurs avec deux doigts amputés. Il y a un côté touchant dans ce portrait de pauvre bougre, cloué par la dope. Et reconnaître à François Angevin quelque talent pour mener à bien, sans s’essouffler, ce roman qui file comme un rode-movie. »Un enfer dont on ne sort pas", avertit l’éditeur. On aimerait croire à cette déchéance. Mais le verbe manque cruellement de muscle et de vertige. L’ombre de cet enterré vivant n’est pas sale. Rayez enfer. Mettez distraction.
LE NEZ EN LAISSE
François Angevin
Climats - 254 pages, 110 FF
Premiers romans Le nez en laisse
avril 2001 | Le Matricule des Anges n°34
| par
Philippe Savary
Un livre
Le nez en laisse
Par
Philippe Savary
Le Matricule des Anges n°34
, avril 2001.