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Domaine français Le prince du vin

avril 2001 | Le Matricule des Anges n°34 | par Thierry Guichard

Il a beau se prétendre peintre du dimanche et écrivain du samedi, avouer son incapacité à être musicien, son nouveau recueil, plein de couleurs, diffuse une pregnante petite musique nostalgique. À croire que la semaine n’est faite, pour ce Belge apatride, que de samedi, de dimanche et de longues nuits à trouver dans les « flacons », les « fillettes peu charnues quoique déjà rondes » et les verres, des notes de musique qui ne sont ni noires ni blanches mais possèdent « l’or très léger de la pierre, l’ocre rose des toits » du cognac ou le « rubis » d’un pomerol. Délaissant ici le roman, qui nécessite du souffle et qu’on y croie, Pirotte revient à ses premières amours, ces textes de nappes de bistrot, écrits à la dérobée mais qui semblent sortir d’un vieil alambic où ils auront pris les parfums d’un Perros, les arômes d’un Chardonne, vieillis dans cette espèce de long fût de chêne (mais l’homme n’est pas de bois) à la barbe grise qui vous récite toute la poésie française en levant son verre.
On voyage ici entre Charente et Languedoc, Baie de Somme et Lisbonne, entre frères de comptoirs, amies disparues et écrivains immortels. « C’est comme si la littérature devenait ce qu’elle soit être, un bon vieux jazz du Sud, sans façons » : écrire si bien et « sans façon » n’est donné qu’à ceux qui possèdent la grâce.
À Calet, que Pirotte cite : « Rien n’est prévu pour les sinistrés de l’âme » Autres Arpents répond que si : il y a la terre, le vin et la littérature. Trois éternités en quelque sorte venues combler ou plutôt souligner les absentes auxquelles l’écrivain s’adresse. Pirotte est un Belge du Portugal à moins qu’il ne soit le Don Sébastien de la Belgique. Il vient en tout cas d’un pays où les « schistes se souviennent de la vigne ». Lire Pirotte c’est déjà s’ennivrer de vins qui glissent sur les « papillesavec cet air de velours qui révèle la noblesse un peu coquine d’une duchesse acquise aux idées du siècle des Lumières. » C’est aussi s’« abandonner à la nuit sans fin des choses égarées. »

Autres arpents
Jean-claude pirotte
La Table Ronde
158 pages, 89 FF

Le prince du vin Par Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°34 , avril 2001.
LMDA PDF n°34
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