La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Pompes à encre

septembre 2001 | Le Matricule des Anges n°36 | par Pascal Paillardet

Le déficit musculaire peut saboter une adolescence. On ne parle pas, ici, de la musculature indispensable à toute survie, mais bien du biceps superflu et des abdos ornementaux. De cette maçonnerie humaine qui sépare très tôt le squelette errant, condamné à avancer dans la vie en cliquetant comme un jeu d’osselets, de l’Apollon des plages, remuant avec fierté ses pectoraux décoratifs. Victor est l’un de ces gringalets baraqués comme un moineau, un oisillon presque contraint de se hisser sur la pointe des pieds pour aborder les fessiers féminins. Mais si Victor se courbe sous le mépris des armoires à glace -« Pousse-toi de là sardine ! », c’est pour enchaîner les pompes. Toute sa vie, Victor fignolera sa charpente. Architecte de son corps, il tentera de réparer la douloureuse injustice qui le priva, dès l’origine, du torse de son grand-père forgeron et des bras d’acier de son père. Une bataille comme une flagellation : « Victor ne se connaissait pas d’ennemi. Sauf lui-même, peut-être ». Cette lutte serait finalement assez banale, dérisoire et pitoyable, s’il ne s’agissait de littérature. Si la structure du roman ne relayait les sacrifices de Victor, mercenaire appliqué des terrains de football, des gymnases, des séances de taï-chi-chuan et, pour finir, patient angoissé des cabinets médicaux. Le livre de Patrice Robin est en effet un bel athlète, au style sobre, bâti en trois parties aux reliefs avantageux : Les efforts, Les blessures, Les soins. Cette anatomie élaborée, en correspondance avec la chair du livre, donne du corps au combat obsessionnel de Victor. Auteur d’un premier roman en 1999, Graine de chanteur (Pétrelle), Patrice Robin réussit avec Les Muscles un joli tour de force.

Les Muscles
Patrice Robin
P.O.L
112 pages, 75 FF (11,43 )

Pompes à encre Par Pascal Paillardet
Le Matricule des Anges n°36 , septembre 2001.
LMDA papier n°36
6,50