La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Histoire littéraire Les haïkus du militant

septembre 2001 | Le Matricule des Anges n°36 | par Éric Dussert

Le romancier et poète Denis Montebello a eu la riche idée de rééditer les écrits poétiques de Jean-Richard Bloch (1884-1947) dont les vers d’une simplicité remarquée (Aragon) et d’une force poignante étaient bien oubliés. Sous le titre d’Offrande à la poésie – un titre qu’il ne faut pas prendre pour une marque d’orgueil mais, bien au contraire, comme un humble don aux lares poétiques –, ont été réunis des textes inédits en volume rédigés entre 1912 et 1943 et publiés dans L’Effort, revue d’avant-garde et de combat esthétique qu’il créa à Poitiers en 1910 – elle deviendra L’Effort libre en 1912 et s’installera à Paris – l’hebdomadaire communiste Clarté ou la mensuelle Europe dont Bloch fut un pivot dès sa création en 1923. Agrégé d’histoire et de géographie, le parcours du journaliste politique Bloch est celui d’un brillant intellectuel de gauche en contact avec les grands esprits de son temps et de son camp (Vildrac, Romain Rolland, Spire, etc.). Il fut une telle caution morale qu’on en a occulté jusqu’à ses fictions (Lévy) et récits (Sur un cargo).
Adepte d’un art poétique placé « de plain-pied avec la vie », Bloch plaide pour une poésie « utile » qui rompt avec l’esthétique des symbolistes vomissant le social. En conséquent, il est le poète du mouvement, donc du train à vapeur et de la ville, qu’il chante en haïkus goûteux : « Saison chaude des gares/ Où le métal se dissout/ Dans une brume noisette. » En 1929, Benjamin Crémieux constatait que « Ce qui intéresse M. Jean-Richard Bloch, ce n’est jamais le pittoresque, c’est le permanent saisi dans son aspect le plus quotidien, réduit à un commun dénominateur d’humanité élémentaire. » D’où ces accents unanimistes gâchés, parfois, par le moralisme du militant maladroit (Matériaux pour un poème). Mais quelles réussites que ses pages de la vitalité, du dynamisme (À un nageur américain) de la délicatesse et du désarroi (J’ai envie d’écrire un poème). « Je m’allonge, l’essieu/ Prend mon sommeil et le scande/ À la taille des rails. » Le poète Bloch est enthousiasmant.

Offrande à la poésie
Jean-Richard Bloch
Le Torii éditeur
95 pages, 100 FF (15,24 )

Les haïkus du militant Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°36 , septembre 2001.
LMDA papier n°36
6,50