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Dossier Franck Venaille
À la source du livre

décembre 2001 | Le Matricule des Anges n°37

La Descente de l’Escaut (1995) a impressionné plus d’un lecteur. Et plus d’un poète. Franck Venaille nous raconte son origine.

« Au départ, j’ai eu cette pensée étrange que si j’allais tremper ma main malade dans la source d’un fleuve, je guérirai. Après il y a eu le choix du fleuve : l’Escaut réunissait trois entités que j’aime : le Nord français, la Belgique francophone et la Belgique flamande. Et puis j’avais en tête un livre de Werner Herzog Sur le chemin des glaces qui après avoir appris que son amie était malade à Paris était venu à pied depuis Munich pensant la sauver ainsi. En même temps, j’avais une autre idée, c’est Mérimée qui raconte une légende (il saisit un bristol et lit)  »Comment Don Juan se promenant sur la rive gauche du Guadalquivir demanda du feu à un homme qui passait en fumant un cigare sur la rive droite. Et comment le bras du fumeur qui n’était autre que le diable en personne s’allongea tant et tant qu’il traversa le fleuve et vint présenter son cigare à Don Juan, lequel alluma le sien sans sourciller et sans profiter de l’avertissement tant il était endurci.«  J’ai pensé à mon retour que si on remplaçait le diable par la maladie, j’avais eu les mêmes rapports que dans cette légende. C’était une sorte de voyage initiatique que j’accomplissais en affrontant les éléments : le brouillard, l’eau, le feu, le froid…
Petit à petit en marchand le long du fleuve, en prenant des notes tant bien que mal, en épousant le fleuve, j’ai compris que je jetais les bases d’un livre, alors qu’au départ ce n’était pas mon idée. Ce qui m’a conforté, c’est que j’avais bénéficié d’une mission Stendhal du ministère des Affaires étrangères. J’avais sur moi la lettre officielle signalant que j’étais rétribué pour marcher le long de l’Escaut et écrire quelque chose. Ça m’a énormément aidé. Dans les moments d’immense solitude où je ne voyais que quelques vaches, quelques hérons, et un ou deux rats, je me demandais ce que je faisais là. Le fait de regarder de temps à autre cette lettre, ça officialisait mon aventure, ça me donnait une mission sacrée… C’est quelque chose de très fort en moi, ce désir permanent d’être installé dans la société, d’avoir une fonction et me trouver ainsi moins seul.
Le soir, je voyais le nom des bières belges apparaître en lettres de néon. Dans le nord de la France, j’entre dans un café, la patronne me sert une bière et il y avait deux ou trois types qui étaient là, des solitaires, des vieux avec leur casquette. Quand quelqu’un entrait il venait les saluer et il me serrait aussi la main. Et j’en étais bouleversé… Dans le café d’un hameau, ils parlaient d’untel qui se passait les cheveux à la gomina depuis qu’il était au RMI. Le signe de la réussite pour lui c’était la gomina. C’est un univers de pauvreté économique et mental total.
Le soir, j’écrivais par principe sur le papier à en-tête de l’hôtel où je dormais.
J’ai terminé mes 450 km un matin à Anvers. Par un ami, j’ai pu obtenir d’être embarqué sur un cargo qui nous a déposés en face de Flessingen où un vaporetto de la douane hollandaise est venu nous chercher et je...

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