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Domaine étranger Mikado littéraire

décembre 2001 | Le Matricule des Anges n°37 | par Pascal Paillardet

Bassotuba n’est plus là

C’est une littérature en charpie, nerveusement rafistolée, faite de grammaire rudoyée et de rognures de phrases. L’Italien Paolo Nori ignore le cambouis des établis littéraires où s’élabore, depuis Flaubert, la « mécanique compliquée » de la phrase. Il préfère jouer au mikado avec les clefs à molette. Son premier roman, Bassotuba n’est plus là !, publié en Italie en 1999, ressemble à ces 2 CV bricolées qui menacent à chaque pétarade de tomber en pièces. Monologue nerveux et haché, son récit qui carbure à l’ironie est la chronique du désespoir tranquille de Learco Ferrari. Écrivain en rodage, amant au point mort abandonné par son amie Bassotuba (le « bas-basson », en italien), ce trentenaire désabusé est l’auteur de deux manuscrits « antiphrastiques, explosifs et implosifs ». Pour survivre à l’espoir sans cesse retardé d’une publication, Learco, libertaire neurasthénique, travaille comme magasinier et traducteur. Paolo Nori force peu sur la machinerie stylistique pour décrire cette existence cabossée. « Cette solitude de spaghetti, d’émissions radiophoniques ? Hein ? Parfois c’est ce que je me dis », écrit-il sans redouter la surchauffe -la guimbarde vibre pourtant lors de rares et brèves accélérations lyriques : « Je pleure comme un sarment coupé ». Si le style est en option, cet attelage porte en lui l’essentiel : une voix. Sèche et rauque. Immorale et cynique. Né à Parme en 1963, auteur de trois autres ouvrages non encore traduits (Le cose non sono le cose, Spinoza et Diavoli), Paolo Nori défonce à coups de pare-chocs les portières de la pensée snobinarde. Ce cascadeur du verbe impose à son tacot une conduite déconcertante et drôle.

Bassotuba n’est plus là !
Paolo Nori
Traduit de l’italien
par Marilène Raiola
Mille et une nuits
206 pages, 12 (78,70 FF)

Mikado littéraire Par Pascal Paillardet
Le Matricule des Anges n°37 , décembre 2001.
LMDA PDF n°37
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