À la fin de trois nouvelles sur huit, les infirmiers entrent et embarquent le protagoniste : direct à l’asile. Il faut dire qu’Oscar Panizza, formé pasteur piétiste, devenu aliéniste anticlérical, aligne bizarrerie sur bizarrerie. Un noir du Soudan, acrobate hors-pair, importé en Angleterre pour y danser furieusement, se découvre blanc, et vient requérir un certificat chez son médecin de Hambourg. Les infirmiers entrent. Un chef Sioux (y en avait-il beaucoup en Allemagne vers 1870 ?) exige une dose massive de poison, pour distribuer à son peuple qui veut mourir. Il s’explique, on l’enferme. Tandis qu’un fan de Swedenborg veut évacuer le plaisir de la procréation, un policier vient témoigner : dans le parc de Tavistock Square, roses trémières et magnolias pratiquent l’onanisme (CQFD ?) Entre délire exotique et fantaisie érotico-mystique, il n’y a guère que le sens qui reste ouvert, dans ce livre, au contraire de la porte de l’asile de Munich qui se refermera sur Panizza, peu avant sa mort en 1921.
Un scandale au couvent
Oscar Panizza
Traduit de l’allemand par Jean Bréjoux
La Différence
188 pages, 7 €
Domaine étranger Un Scandale au couvent
septembre 2002 | Le Matricule des Anges n°40
| par
Ludovic Bablon
Un livre
Un Scandale au couvent
Par
Ludovic Bablon
Le Matricule des Anges n°40
, septembre 2002.