La rédaction Ludovic Bablon
Articles
L'âme à fleur de peau
Pour Daniel Keene, un poème est « la première pression à froid de l’existence. » Ses courtes pièces, elles, sont des essences rares.
Daniel Keene est australien. Né en 1955, il écrit pour le théâtre (il a également été acteur et metteur en scène), le cinéma et la radio. Un premier recueil de pièces courtes, véritables petits bijoux, avait été publié par Théâtrales en 2001. Un deuxième volume de quatorze nouvelles pièces courtes est aujourd’hui disponible qui confirme, si besoin était, que Daniel Keene est l’un des auteurs majeurs d’aujourd’hui. Sa singularité continue de nous surprendre et de nous troubler. C’est étonnant qu’en si peu de pages, le lecteur soit happé par chacune des quatorze propositions. L’auteur...
Un auteur
Chant funèbre
Je suis le corps d’un soldat mort. J’ai vingt ans comme tous les soldats morts. J’ai été tué il y a plus d’une semaine. « Ces mots ouvrent la lente et envoûtante litanie scandée par Christophe Manon, explorant dans ses pires retranchements le thème de la guerre qui unit hommes, bêtes et choses dans une même stupeur de douleur. » Je suis un corbeau blessé à l’aile droite, abattu en plein vol...
Un livre
La Maison Tudaure
de
Caroline Sers
Maison vacante
Avec Tombent les avions et l’ambiance feutrée de son huis clos familial, Caroline Sers avait obtenu le prix du Premier Roman 2004. Son deuxième livre étend l’enfermement à l’échelle d’un village entier. Un drame vient d’avoir lieu, faisant écho à une tragédie ancienne qui a figé les habitants dans une hostilité manifeste à l’égard du monde extérieur.
Bien que l’intrigue soit conduite avec...
Un auteur
Calcul des profits et des pertes
(La danse d’amour du diabolique Docteur Furbus !).
> KIDNAPPING D’UN JUNKIE / ÉPISODE 10
> Résumé de l’avant-dernier épisode :
Quand on sort du crâne effondré du mari mort d’une secrétaire ambitieuse, sur le bord d’une petite baignadette pour se rafraîchir, rien de tel qu’une petite danse d’amour pour se dégourdir. En conséquence de quoi, le céphalotox fourbe, seul survivant des guerres de l’argent facile, se plaça devant le soleil,...
Enlève-moi ce cadavre
> KIDNAPPING D’UN JUNKIE / ÉPISODE 9.
> Résumé de l’épisode précédent :
C’est Margot qui, comme on l’aura déjà oublié, sortit vainqueur de la chasse au trésor, et emporta du même coup l’argent, son chien et son compagnon jusque sur la plage de nulle part. Cette fois-ci, c’est l’histoire de… non, de… enfin, de… à ce moment-là.
Quand le diabolique Docteur Furbus s’éveilla ce jour-là après une longue grasse matinée au fond de...
Médiatocs – chronique
Au milieu suinte une rivière
Avec les mauvaises recettes du roman de terroir, on a de quoi écrire beaucoup de mauvais romans. Christian Signol en a bâclé un au hasard.
C’est l’histoire… de… trois enfants, et de leurs par… Non, disons-le plutôt ainsi : comme l’indique sa première phrase « Nous étions trois enfants libres et sauvages, heureux comme on l’est à cet âge, dans l’aube sans fin de nos vies », dès le départ La Grande Île est un texte atone. Il tergiversera 230 pages pour nous présenter maximum dix éléments. D’abord, le lieu : rural, près d’une rivière, en Dordogne ; le moment : aux alentours d’une Seconde Guerre mondiale qui ne marmonnera son nom que très sourdement sur quelques pages ; cinq personnages fixes (la famille), plus deux faire-valoir...
Bouz de Moix
L’idée du roman : Mohammed Atta s’est jeté contre les tours parce qu’il manquait de sexe. Ce n’est pas une idée ? Pas grave, ce n’est pas non plus un roman.
On ne peut pas rendre compte de ce livre en faisant comme si on y était entré, comme si on l’avait vécu ; on n’y vit rien, que les artifices de conception habituels du roman de masse. L’auteur a d’abord sélectionné deux grands centres d’intérêt médiatiques et mondains : les nouvelles sexualités, sur le mode du sordide le plus gras, jusqu’à la couenne ; et le terrorisme musulman, via la figure...
Une auteure du dimanche
Femme bafouée, bourreau des cœurs, champ de roses dilué dans un Atlantique de larmes, Christine Orban donne son 13e roman d’avant-garde. Le talent a encore pleuré !.
Quand il découvre le titre du livre : La Mélancolie du dimanche ; le titre du prologue : Dimanche ; la première phrase : Nous étions dimanche ; le titre de la première partie : « Les dimanches sont de longues nuits », disait ma grand-mère ; le titre du premier chapitre : Une lettre un dimanche ? ; puis quand il en a terminé avec cette hallucinante exposition, le lecteur le moins averti a déjà...
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