Le Journal d’Edmond est un livre fracassant. Maurice Ciantar s’y réveillait en 1969 après avoir fait une croix sur ses désirs de poésie. Il aura été journaliste à Combat puis à la radio. Il ne reprendra la plume qu’avec ce texte dont une première édition ronéotypée parut sans écho en 1980. Alter ego de Ciantar, Edmond a le tempérament canaille, le verbe fleuri, les amours fumasses. Durant l’Occupation, il est à Nice avec sa maîtresse Maya et rapporte des souvenirs de libraires fouetteurs, de roulette et de scènes salées. Il s’y inspecte avec la même rudesse et se trouve vraiment « connard à triple serrure ». On n’est pas loin d’Albert Paraz ou de Roger Rabiniaux, n’étaient les images qui poussent parfois comme chez Yves Martin. Retour à Paris, ville libre où « les héros se buttent entre eux ». Edmond-Maurice entre en journalisme et saisit la combine : « Plus un journaliste est informé, moins il informe… sous peine d’être coupé de ses sources. » Mais son Journal personnel contient mille embardées, mille trouvailles. On y sent battre le cœur d’un homme, c’est trouant. On vous aura prévenus.
Journal d’Edmond (fragment)
Maurice Ciantar
Du Lérot
159 pages, 16,77 €
Histoire littéraire Journal d’Edmond (fragment)
septembre 2002 | Le Matricule des Anges n°40
| par
Éric Dussert
Journal d’Edmond (fragment)
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°40
, septembre 2002.