Meet N°5
Ancrée à Saint-Nazaire, la revue de la Maison des Écrivains Étrangers et des Traducteurs fait le lien, souvent amical, entre les auteurs de tous les continents. Dans cette cinquième livraison, dirigée par l’écrivain voyageur Patrick Deville, Meet jette un pont entre Caracas et Berlin. La revue s’offre deux parties anthologiques : aux écrivains vénézuéliens répondent les poètes allemands. Les textes, présentés en bilingue, sont séparés les uns des autres par des portraits d’ours (?) signés Marylène Negro : une façon de les relier par des traits d’union. La revue avance avec une sorte de retenue, un dilettantisme discret qui refuse les grandes déclarations. Les textes s’offrent dans leur nudité comme des voix venues parfois du passé, souvent de loin. De ce numéro, on retiendra surtout l’implacable nouvelle d’Arturo Uslar Pietri, ancien ministre mort l’an dernier, la poésie simple de Yolanda Pantin (« Je connais/ de pires choses que toi/ ma victime ») ou celle, libérée, de Peter Rühmkorf (né en 1929). De cette variété ressort surtout l’idée qu’existe, au-delà des frontières, un pays commun à ceux qui écrivent. Un territoire linguistique dont cette revue serait une carte toujours changeante.
Meet N°5 -197 pages, 20 €
(BP 94 44602 St-Nazaire cedex 02 - Meet@claranet.fr)