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Revue Tombeau pour Rolin

novembre 2002 | Le Matricule des Anges n°41 | par Thierry Guichard

Scherzo N°18-19 (Olivier Rolin)

Depuis cinq ans, la revue Scherzo accompagne et éclaire la littérature extrêmement contemporaine au rythme d’un numéro (double, depuis le douzième) tous les six mois. Inaugurée par un cahier consacré à Yves Bonnefoy, l’aventure s’est poursuivie en dressant le territoire d’une littérature qui ignore les modes. On y vit ainsi consacrés des poètes comme Lorand Gaspar, James Sacré, Antoine Émaz ou Nicolas Pesquès et des prosateurs comme Pierre Michon ou Valère Novarina qui sont tout autant poètes. Attachée au style, la revue publie dans sa livraison automnale un texte fort réjouissant. Signé Olivier Rolin, il est la transcription d’une conférence prononcée en août 2001 lors de l’estival Banquet du Livre de Lagrasse. Partant de l’étymologie du mot « style », l’auteur de Tigre en papier conduit une réflexion assez excitante sur la langue. Ce N°18-19 est quasiment entièrement consacré à celui qui fait figure de favori pour le Goncourt 2002 (dont vous connaîtrez le lauréat lorsque ces lignes paraîtront). Confiés à Yves Charnet, les textes ici rassemblés font à Olivier Rolin une couronne de laurier lourde à briser les cervicales. Au point d’ailleurs que l’auteur de Port-Soudan (prix Femina 1994) se sent l’obligation d’atténuer les louanges qu’on lui balance.
Dans l’entretien qui ouvre le dossier, Rolin pose un axiome qui fait parfaitement le lien entre son passé « d’activiste » au sein de la Gauche prolétarienne et son travail d’écrivain : « la littérature est fondamentalement anti-bourgeoise : parce que, née de l’inquiétude, elle est elle-même une leçon d’inassouvissement ». Cette idée-là se trouve lumineusement illustrée par le texte trop court de Pierre Michon. En quelques mots, l’auteur des Vies minuscules désigne le lieu d’où provient l’écriture de Rolin : du « fond du trou » où les révolutionnaires de 68 avaient été balayés. Et puisqu’il est encore question d’écriture, ne laissons pas sous silence le bel exercice de Patrick Deville qui narre une sortie en mer houleuse avec l’invité du semestre. Le style, ici, emporte le suffrage.
Dans la partie consacrée aux notes de lecture, on trouvera un article de Francis Marmande sur Mon amour d’Yves Charnet. Cette maladresse qui consiste, parmi le peu de livres retenus, à évoquer celui du principal artisan de ce numéro renforce le malaise qu’on a eu à lire les contributions de Michel Deguy ou de l’éditeur portugais Manuel Alberto Valente. Ces deux interventions font étalage d’une amitié pour Olivier Rolin dont on n’a que faire et le texte de Deguy ressemble à ces valises de grands voyageurs ornées d’innombrables autocollants du monde entier : un chromo de l’écrivain-voyageur. Idem pour la drolatique mais futile intervention de Jean Echenoz qui nous donne les noms exotiques des plages ou les deux (?) Goncourt se sont baignés. Ce côté, hommage de fin de repas agace un peu. Pour le moins.

Scherzo N°18-19
143 pages, 13
(39, bd Saint-Jacques 75014 Paris)

Tombeau pour Rolin Par Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°41 , novembre 2002.