L' Instant d’après N°5

Sobriété : c’est ce maître-mot qui pourrait définir l’entreprise de cette revue publiée en Bourgogne. Sobriété de la mise en page (textes et présence d’un plasticien, ici les lavis de Nasser Assar), sobriété aussi des auteurs, loin de toute expérimentation ou intellectualisme. Rien d’austère pour autant : on appréciera pour ce cinquième numéro les émerveillements de Joël Vernet (« J’habite, sur la terre, une portion de terre inhabitable, sale, poussiéreuse, où ne viennent jamais ni la mer ni le moindre bateau. ») ; les journaux poétiques de Marie-Hélène Archambeaud ou de Paul de Roux (« C’est un air à croquer : assez frais pour éveiller, assez clément pour repousser les lainages. Au matin les nuages jouent aux dominos dans le ciel, on sait qu’une pièce déplacée peut libérer le soleil ou la pluie. ») tout comme la poésie de Marianne Walter. Un amour sans modération de la nature que renforcent les textes d’Yves Leclair, François-René Daillie, Claude Vigée et Sébastien Labrusse. À travers ces différentes écritures se dessine une communauté d’amoureux du temps qui passe et d’attentifs témoins des murmures du monde.
L’Instant d’après N°5 - 86 pages, 12 €
(Ass. Les Pas perdus, route de Cluny, 71260 Azé)