Grèges N°8
Il est des revues semblables à des bateaux, caïques, boutres etc. Grèges apparaît comme un élégant voilier qui, depuis 1996 qu’il fréquente les hautes mers de nos bibliothèques, a triplé le nombre de ses mâts. Dans ses voiles soufflent des voix cosmopolites, poètes, écrivains américains, scandinaves, européens et bien sûr allemands et français. Bien sûr, car depuis ses origines, on peut croiser au gré de ses pages, non pas le fantôme du Hollandais volant, mais ceux d’Hölderlin, voire de Novalis. Ernst Herbeck, écivain autrichien mort en 1991 dans un hôpital psychiatrique, ouvre ce numéro avec des textes et petits poèmes bruts, claudiquant, étranges. Serge Pey nous offre huit poèmes gravés sur ses bâtons de châtaigniers. Difficile de citer tous les auteurs (Régis Macle, Jérôme Mauche, Flavio Hermini, Delphine Gest…) Des plasticiens s’activent aussi dans la lumière noire pour embellir le voilier. À noter, les superbes fusains et pastels secs découpés de Marko Velk. Grèges a toujours possédé une couverture légèrement pelucheuse, comme marouflée arborant de superbes linogravures. Ici, un ogre dévore de petits êtres circulant sur des tombereaux d’usine.
Grèges N°8 - 240 pages, 20 €
(14, rue Emile-Zola 34 000 Montpellier)