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Poésie Passager clandestin

mai 2003 | Le Matricule des Anges n°44 | par Pierre Hild

William Cliff est un poète reconnu dont la simplicité d’expression n’a d’égale que la noirceur souvent crue et dure, parfois mélancolique et douce de ses vers. Proche d’un Villon, évoquant parfois la poésie boiteuse d’un Perros, William Cliff use des courts champs de ses poèmes pour explorer de vastes espaces : les routes du monde et de ses villes qu’il arpente -Barcelone, Bruxelles, Kamakura-, les territoires prosaïques et leur inscription possible au cœur même du poème.
Avec La Sainte Famille, donné à la collection « Lettres du Cabardès » (La Table ronde) de l’ami Jean-Claude Pirotte, il publiait en 2001 un premier texte revendiqué comme une prose. Avec Le Passager, il récidive ces jours-ci. Si La Sainte Famille formait la relation de voyages « à l’improviste » dans la province française, Le Passager, frère cadet du premier, se veut une « errance à l’est du Rhin ». Deux livres voyageurs qu’on ne classera pourtant pas sous l’étiquette littérature de voyage, tant les effets de manches de certains écrivains voyageurs, les objectifs platement dépaysants ou informatifs d’autres, n’ont pas cours dans ces textes. Anti-Tintin-reporter, anti-fier-à-bras de la semelle et du vent, William Cliff le dit, il part « pour faire pénitence », fuir un havre de paix bavard et compagnon, où la camaraderie et le vin coulent à flots, bref, fuir un de ces délicieux moments où l’on se complairait jusqu’à devenir « complètement débile ».
Auto-stop, trains attendus dans des gares inconnues de la Ruhr « congestionnée par l’industrie », errances en quête d’un logement qui convienne au mince pécule du voyageur, décor souvent « imprégné de quelque chose de triste, de négligé, d’irrémédiable », ce voyage voulu comme pénitence mais aussi « rupture » saisit par l’accumulation de petits riens et ratures qui sont au plus près de la vie. Pour l’évasion, vous repasserez ; pour la vie c’est ici.

Le Passager
William Cliff
Anatolia/Éditions du Rocher
144 pages,12,5

Passager clandestin Par Pierre Hild
Le Matricule des Anges n°44 , mai 2003.