En révélant l’appréhension de la mort, les angoisses et les interrogations qu’elle suscite chez chacun des membres d’une famille les parents, Jess, leur fille adolescente, et son grand-père,Tim Bowler met au jour la gradation des émotions relatives au lien qui unit les personnages et le vieil homme mourant. Tous sont dans l’attente de cette mort incessante, chacun à sa manière : l’un devra y succomber et les autres survivre à la disparition d’un être aimé et redouté.
En focalisant le roman sur la relation exceptionnelle entre le grand-père et sa petite fille, une relation fondée sur un amour indéfectible, l’auteur fait glisser son récit dans une dimension quelque peu fantastique qui perdurera tout le long de l’histoire. Une atmosphère étrange renforcée par les descriptions minutieuses du lieu de villégiature, isolé, proche d’une rivière. Ce lieu, le vieil homme le connaît bien pour y avoir passé toute son enfance et cette rivière est le pivot du roman autour duquel tout se joue, se noue et se dénoue.
Du Garçon de la rivière émergent des ambiances où les éléments de dramatisation, de violence sont immédiatement tempérés par la dimension magique et fascinante de l’environnement végétal et minéral. Même si l’on a parfois l’impression de s’enfoncer dans des sables mouvants ou d’être malmené par le flux un peu trop vif de la rivière, ce roman tout en contrastes révèle une ode à la jouissance de la vie, confortant la jeune héroïne à chercher dans ses propres réflexions, avec ses facultés naturelles, telle qu’en elle-même, le chemin d’un bonheur possible.
Le Garçon de la riviÈre de Tim Bowler
Traduit de l’anglais par Cécile Morand
Pocket jeunesse, 220 pages, 5,50 €
Jeunesse La mort nous va si bien
juillet 2005 | Le Matricule des Anges n°65
| par
Malika Person
La mort nous va si bien
Par
Malika Person
Le Matricule des Anges n°65
, juillet 2005.