L' Homme qui voulait apprendre à marcher aux poissons

Après avoir illustré en 2005 chez Motus les excellents Poèmes sans queue ni tête de François David, l’auteur-illustrateur Henri Galeron revient à la charge et signe ses propres adaptations des « limericks » ou plus exactement des « nonsense verses » de l’auteur anglais Edward Lear. L’intérêt du travail d’Henri Galeron est sans conteste celui de ses illustrations qui représentent admirablement l’absurde et le non sens par des associations et des situations improbables - en plus de la réussite de l’adaptation des poèmes (retranscrits aussi dans leur langue originale). Surplombant les textes du poète, une ligne imprimée en italiques court, ne retenant des poèmes originaux que leur essence.
Le résultat est remarquable tant par la qualité littéraire que graphique. Bien évidemment, la forme du limerick disparaît en français mais l’esprit et le rythme demeurent. Que l’on en juge : « C’était un petit homme de Laval, qui ne savait pas monter à cheval. Il alla à Honolulu, assis sur le dos d’une tortue./ There was an old Person of Ickley,/ Who could not abide to ride quickly ;/ he rode to Karnak/ On a Tortoise’s back,/ That moony Old Person of Ickley. »
Les illustrations colorées, posées sur le fond blanc de la page, en regard des textes, sont contenues dans de grandes vignettes aux contours arrondis et flous, conférant de la douceur à des scènes parfois étranges ou impressionnantes (un homme danse la valse avec une mouche géante, par exemple), rendant ce bel album accessible aux plus jeunes.
L’Homme qui voulait apprendre à marcher aux poissons de Henri Galeron (d’après Edward Lear), Éditions du Panama, n.p., 15 €