Rehauts N°20

Rehauts aurait pu titrer sa rentrée automnale Assonance, en référence au poète palestinien Mahmoud Darwich, L’important des poèmes rassemblés ici travaille une approche de la sonorité, qu’elle se mesure au rythme interne du vers, comme dans la série que propose Bernard Vargaftig « Sinon cette trace », ou qu’une musique tout intérieure fasse avancer lentement les très beaux rectangles de prose de Nicolas Cendo : « Charbon des yeux par la ligne des pierres. En retrait les masses feuillues, leur vert poussiéreux d’amande au dernier suspens ». Au vert Rimbaud donnait le « U », « vibrement » de la « Paix des pâtis semés d’animaux », à la vase, Jean-Claude Caër donne « un ciel incertain, entouré d’usines et d’autoroutes », au bleu noir de la mer, il répond : « je n’ai pas vu de baleines souffler au large, mais demain/ je pars pour le Maine. La nuit tombe autour des phares jumeaux/ qui ne s’allument pas. » « A noir », pour recommencer, que les lithographies de Michel Haas portent en de fines silhouettes sombres.
Rehauts N°20 - 111 pages, 12 € (105, rue Mouffetard 75005 Paris)