If N°31
If propose en ouverture, et en écho aux photographies de poupées adolescentes de Gisèle Vienne, un dialogue de l’Américain Dennis Cooper, « Jonathan » lançant, étrangement ponctué, « je suis l’ordure la plus froide de toute l’histoire de l’humanité mais ton cadavre pourri, puant est en théorie tellement bandant que je crois qu’il va me faire fondre ». On retrouvera ce ton chez Arno Calleja lorsque, de son poème « cheval à bascule » il additionne de vers en vers des laisses telles que « le con est un bac à parole/ la maladie se mélange/ la flaque de corps se mélange à la drogue/ la maladie de la parole est la drogue de la pensée (…)/ le zob est une seringue/ la seringue pompe la parole animale etc.). Le bâton passé, comme au relais, Charles Pennequin l’étirera dans une prose répétitive et volontairement idiote où se confirme que » nous sommes déjà morts tout ce que nous pouvons faire nous le faisons nous passons notre temps à le faire (…) mais nous sommes déjà morts ce n’est rien… « Le texte » Poésie et magnétophone " de Bernard Heidsieck résonnant, lui, depuis ses premières expériences de poésie sonore dans les années 50, comme un contrepoint autrement endurant de la production poétique d’aujourd’hui.
If N°31, 80 pages, 12 €