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Théâtre Faits d’hiver

mai 2008 | Le Matricule des Anges n°93 | par Laurence Cazaux

Une jeune fille et un pendu

Déborah, une jeune fille qui adore danser et Marc, un jeune homme qui adore compter les feuilles mortes qui tombent des arbres, se rencontrent dans un entre-deux. Ces deux-là, nous allons le découvrir au fil de la pièce, sont des âmes errantes, en attente d’éternité. Ils sont décédés de mort violente, un suicide par pendaison et un meurtre par viol. Ne restent maintenant que des signes de leur malheur, Marc a encore un nœud coulant autour du cou et Déborah du sang séché sur ses jambes et ses vêtements. Le temps s’étire, les saisons passent, toute une année. Au printemps, Marc et Déborah parviendront à se raconter leur souffrance et… à s’aimer. Le tout sous le regard de deux puis trois corbeaux, on ne peut plus vivants, qui se bagarrent, cherchent à s’accoupler et commentent les événements.
La pièce est construite de façon mathématique, quatre saisons, quatre scènes par saison, avec une alternance entre les séquences des jeunes gens et celles des corbeaux. L’univers créé est tout à fait étrange. L’impression d’irréalité, de temps suspendu, permet la distance nécessaire pour raconter autrement ce qui pourrait apparaître comme deux faits divers sordides. En redonnant vie à ces morts, Philippe Gauthier convoque l’invisible, matière fondatrice du théâtre. Et nous entrons progressivement dans une autre dimension où l’on parle aux branches, où la forêt pousse un cri et les corbeaux font des bras d’honneur. Nous comprenons petit à petit ce qui s’est vraiment passé pour ces deux-là, et les larmes qu’ils peuvent enfin verser sont comme des gouttes de pluie qui tombent sur la forêt. Philippe Gauthier livre là une drôle de pièce mélancolique, qui mêle la pluie et le soleil, le sourire et la tristesse, la laideur et la beauté. En redonnant la parole à ces deux jeunes morts, en leur permettant cette rencontre improbable, on a la sensation que l’auteur cherche à réparer, de façon infime, cette injustice, ce massacre de la jeunesse perpétué dans la pièce par le même homme au cigare. Avec au final, la sensation d’un vrai gâchis, qui donne envie de s’embrasser dans la vraie vie.

Une jeune fille et un pendu de Philippe Gauthier, L’Ecole des loisirs, 64 pages, 6,50

Faits d’hiver Par Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°93 , mai 2008.
LMDA papier n°93
6,50 
LMDA PDF n°93
4,00