La première rétrospective depuis plus de vingt ans en France de l’œuvre de Louise Bourgeois, jusqu’au 2 juin au Centre Pompidou, donne lieu à la publication d’un formidable catalogue. Conçu comme un glossaire, de A (abandon, animaux, atelier…) à V (ventouse, vêtement), on ne pourra presque plus rien ignorer du trajet artistique et de l’endurance de cette femme, que l’on a vu sourire sous l’objectif de Mapplethorpe, un grand phallus sculpté dans ses bras. Née à Paris en 1911, elle commence un journal à 12 ans, qu’elle n’abandonnera jamais (de larges extraits sont ici reproduits en bleu), étudie chez Bissière, Gromaire et Léger. Dès 1948, elle vit à New York et expose dessins, lithographies et ses premières sculptures, tous marqués par l’enfance, l’adultère paternel, la place de la sexualité. Elle rencontre Duchamp, dont l’œuvre, ironique, faite de machineries érotiques, trouve un parallèle évident avec la sienne. Louise Bourgeois commencera à être reconnue dès 66 en étant affiliée à l’Eccentric abstraction, et plus largement dès les années 80 comme l’une des plus grandes figures de l’art vivant aujourd’hui.
Louise Bourgeois, direction M.-L. Bernadac et. Storsve,
Éd. du Centre Pompidou, 320 pages, 39 €
Poésie Figures de Louise
mai 2008 | Le Matricule des Anges n°93
| par
Emmanuel Laugier
Un livre
Figures de Louise
Par
Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°93
, mai 2008.