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Dossier Jean-Patrick Manchette
Vivre dans cet ordre

juillet 2008 | Le Matricule des Anges n°95 | par Gilles Magniont

Huit années de Manchette dans six cents pages de Journal : soit tout un tas de fragments où se laissent parfois saisir les parties mouvantes de la vérité.

La collectivisation des rapports sexuels ? Il n’est pas sûr de savoir pourquoi, mais l’idée lui semble « affreuse ». Le libertinage méticuleux d’un Roger Vailland ? Méprisable : il « n’entretenait de rapports que de laboratoire avec des femmes de laboratoire. » Depuis la première page où Manchette se dit « absolument attaché » à sa future épouse Mélissa, c’est bien sous cet aspect, celui d’un manuel de monogamie, que le Journal se fait, sinon le plus bavard, du moins le plus radical.
Peut-être est-ce la part étroite d’anecdote, peut-être que ça n’intéresse pas notre connaissance de l’œuvre. Reprenons alors ce Journal par le fil de la carrière, pour y découvrir le chemin souffrant et parfois drôlatique des écritures de commande - « Gros boulot, d’où bu trois litres et demi de bière, d’où défonçarès ad maximum le soir, gerbarès, titubarès, ignominie » - qui mène jusqu’aux premiers succès. « Je vais m’acheter un classeur à feuilles perforées et y classer des coupures de presse collées et toutes autres informations intéressant l’auteur de romans policiers », écrit alors l’auteur nouvellement en vogue, comme s’il se glissait dans la peau d’un personnage. Nous sommes page 476 ; auparavant, c’est assez loin du polar que se portaient ses lectures, qu’elles fussent littéraires ou non : voir par exemple le 4 février 72, où il emprunte à la bibliothèque de Malakoff diverses œuvres de Lou Andreas-Salomé, L’Avènement de M. Thiers, La Révolution au Guatélama et Fureurs paysannes - de quoi tenir quelques jours.
Ajoutez une somme pharaonique de films - parfois rendus à leur vérité profonde, tel César et Rosalie« une imbécile hésite entre deux cons » -, voilà qui fait beaucoup de listes soigneusement consignées, un peu à la manière des enfants, sur de petits cahiers. De quoi rebuter le lecteur, s’il n’y avait le styliste, qui en touches régulières fait l’épreuve de ses diverses aptitudes : notes dans le genre des choses vues - comme lorsqu’il esquisse Vialatte, « petit vieillard crapaud, chauve aux paupières plissées, fait pour la nudité ou le pardessus » - ou écriture du moraliste, hautaine en même temps qu’agressivement incarnée. Bien que le service juridique de Gallimard ait fait le ménage des insultes, il y a encore ici matière à trouver son bonheur, et comme on pouvait s’en douter, c’est surtout sur l’underground des intellectuels de gauche, « gangs » que Manchette côtoie très en biais, que claquent les plus cinglantes maximes : « Les maîtres au moins posent les choses statistiquement, et vous laissent la liberté de rester sur votre réserve. Mais travaillez avec d’autres esclaves : il n’y aura plus de limite à votre aliénation mutuelle ».
1966-1974 étant des années fort troublées, émerge aussi la manière de l’historien, mais celle-ci singulièrement médiatisée. Croyant dur comme fer à l’explosion prochaine (« ça va tirailler un peu partout »), Manchette colle sur les pages de ses cahiers de nombreux extraits de presse, distingués...

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