Le Bateau fantôme N°7 (L’Animal)
Animal, on est mal ! « chantait Gérard Manset. Le dernier numéro du Bateau fantôme, » revue poétique « dirigée par Mathieu Hilfiger, relativise ces propos et surprend par l’ambition et la finesse de ses analyses. » Penser l’anthropogènèse, c’est déjà assumer la part animale de l’homme « : pour cela il faut remonter aux origines, ce qui est en fait la démarche de toute littérature, précise l’éditorial. Loin de l’américanthropomorphisme du dessin animé, nous nous immergeons dans les fondamentaux du genre, Les Fables de La Fontaine. » Dans l’animal passe un chant nostalgique, est parlée une nature à reconquérir, une nature spontanément sensible et poétique, toujours disponible, une nature affable « , affirme Olivier Leplatre. Puis la revue nous invite en un chassé-croisé sémantique à poursuivre le Ptyx et le Snark chez Mallarmé et Lewis Carroll, à attendre les Barbares avec Coetzee pour enfin nous replonger dans l’imaginaire gréco-romain. Avec Les Racines du ciel, Romain Gary, en 1956, surprit son monde en décrivant un homme parti protéger les éléphants. Futile entreprise ? Et pourtant, ce dernier, rescapé des camps de la mort affirmait haut et fort qu’il ne pouvait pas ne pas être un éléphant ! Chaque étude est ponctuée de textes ou poèmes de Michel Deguy, Jean-Charles Vegliante… Des inédits de W.S Merwin tirés d’un livre de fable complètent l’opus qui nous invite à » Etre humain-auprès-de-soi et de son animalité. "
Le Bateau FantÔme N°7 - 226 pages, 13 € (152, boulevard Saint-Germain 75 006 Paris)