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Théâtre Fanions

janvier 2009 | Le Matricule des Anges n°99 | par Emmanuel Laugier

Sur une plage pourrie, sorte de nulle-part métaphysique où les mouettes tournent en piaillant, deux maîtres nageurs sauveteurs, « super potos », rédigent une lettre de motivation pour les deux postes rêvés que la municipalité propose aux Bains d’Argent, la plage luxueuse du coin.
Bridget O’Connor est nouvelliste, scénariste, et auteur de pièces radiophoniques. Écrite en anglais, Fanions se déroulait à l’origine en terre irlandaise. Mais il faut souvent une caricature aisément identifiable pour parvenir à faire rire : c’est la raison pour laquelle la traduction/adaptation (Serge Valletti), dans un parti pris très franc, fait de Jean-Jérome Calesbranni et Patrick Masse (« JJ » et « Howie ») deux représentants outranciers de la gouaille et du machisme méridional, plus sensibles aux touristes norvégiennes, aux salades au jambon accompagnées de Campari qu’à leurs responsabilités.
Conformément aux deux personnages qu’il campe, Serge Valletti a transposé l’argot de la pièce originale en une parlure provençale, efficace la plupart du temps mais parfois un peu stéréotypée : « Jean-Jé : Tu sais qu’au Bains d’Argent, c’est pas le genre couillonnades et compagnie ! Là-bas, tu pourras pas décaniller des mouettes à gogo ! - Patrick : Bé té bien sûr du conneau ! Pas fou (…) pétard, je sais bien que je vais pas m’amusailler à flinguer les gabians ! » Une certaine verve, donc, souvent réjouissante parce qu’inventive et excessive, mais peut-être vite prisonnière de ses partis pris.
Arrive le jour de l’inspection, en même temps qu’une jeune fille qui cherche à se noyer… Tout semble alors basculer : Patrick s’aperçoit qu’il n’y a qu’une seule place aux Bains d’Argent et que son « putain de potos » est en fait un filou de première. Fanions repose ainsi sur la misère humaine de ces deux loosers qui cherchent à s’arnaquer tout en dépendant étroitement l’un de l’autre. À la fois personnages de sketch et clowns pathétiques, Jean-Jé et Patrick ont largement de quoi ressusciter l’ombre des clochards de Beckett… à condition que la mise en scène sache les rendre grinçants, plus ambigus et moins typiques.

FANIONS
de BRIDGET O’CONNOR
Traduit de l’anglais par Serge Valletti,
Les Solitaires intempestifs, 144 pages, 13

Fanions Par Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°99 , janvier 2009.
LMDA papier n°99
6,50 
LMDA PDF n°99
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