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Textes & images Pousse au crime

octobre 2009 | Le Matricule des Anges n°107 | par Gilles Magniont

Deux manières de raconter les hors-la-loi : en plan large ou rapproché, dans la tendresse du sépia ou sous la lumière froide des vitraux.

La Véritable histoire de John Dillinger : Ennemi public n°1

Illustration(s) de Thierry Guitard
Editions Denoël

L’épais volume Hors la loi s’ouvre sur une phrase de Prosper Mérimée : « Je suis de ceux qui goûtent fort les bandits, non que j’aime à les rencontrer sur mon chemin ; mais, malgré moi, l’énergie de ces hommes en lutte contre la société tout entière m’arrache une admiration dont j’ai honte. » La citation est bien choisie, qui place cette galerie des réprouvés sous l’égide du goût : Laurent Maréchaux confesse une même fascination pour les êtres qui se rebellent et se font la belle, volent et tuent parfois, notamment quand l’idéal d’insoumission « vire en épopée meurtrière ». Il les classe par familles, spatiales et symboliques : ceux qui prennent l’océan, se cachent dans les forêts, hantent le désert et les grands espaces, menacent le pouvoir et les grandes cités. La recension, assez large, accueille la fiction lointaine aussi bien que l’actualité récente, les as de la gâchette comme les épris d’absolu, Robin des bois et Albert Spaggiari, les quatre frères Dalton et Henry de Monfreid. Leurs existences sont élégamment retracées, et l’on se promène avec plaisir parmi les cartes des mers et les vieilles photos ; on s’ennuie aussi, quand les pages semblent un peu lisses, ou que la ferveur de l’auteur s’exprime très uniment : « Notre monde se meurt de n’avoir plus de hors-la-loi au grand cœur »
John Dillinger (1903-1934), qui ne figure pas parmi les hors-la-loi de Maréchaux, est au centre du livre de Miriana Mislov et Thierry Guitard. La Véritable Histoire de John Dillinger narre par le menu l’existence souvent frénétique d’un homme qui paraît tour à tour révolté, avide, agile, courageux, cabotin, manipulateur, violent, lucide. On se le figure, mais pas trop, et il n’est pas dit que les auteurs aient vraiment souhaité le faire revivre : leur effort semble surtout être à contextualiser très précisément ses méfaits. L’Histoire est pousse au crime : Dillinger fut façonné par les années de prison que lui valut un simple vol d’épicerie, puis par le temps atroce de la Dépression, où les braqueurs de banque s’attiraient à raison les hourras de la foule. Pour raconter ça, le livre alchimise efficacement les textes de Mislov et les dessins de Guitard : une prose très factuelle qui se borne à empiler les pièces du dossier, et laisse au lecteur le soin de faire des rapprochements avec les violences contemporaines ; des illustrations aux couleurs vives, scènes de genre et portraits stylisés (la pègre, les avocats, les poules, le FBI) qui font grincer l’iconographie américaine. L’ensemble n’a pas d’odeur et peut glacer les sangs, comme l’argent - les descendants de Dillinger ont fait de son nom une marque déposée, et il vient d’être interprété au cinéma par l’acteur le mieux payé au monde.

La véritable histoire de John Dillinger de Miriana Mislov et Thierry Guitard
Denoël Graphic, 224 pages, 22
et Hors la loi de Laurent Maréchaux
Arthaud, 240 pages, 40

Pousse au crime Par Gilles Magniont
Le Matricule des Anges n°107 , octobre 2009.
LMDA papier n°107
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