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Textes & images Histoires de Paris

janvier 2010 | Le Matricule des Anges n°109 | par Camille Decisier

Histoires de Paris

Illustration(s) de Antonio Segui
Editions Esperluète éditions

Les exilés de Mario Benedetti ont deux espaces géographiques en commun : l’Amérique latine, dont tous sont originaires, et Paris où, de gré ou de force, ils se sont réfugiés. Ce sont les itinéraires qui diffèrent, et aussi la façon dont chacun vit, au quotidien, le déracinement. C’est l’histoire de ces deux amis qui, autour d’un verre au café de Cluny, jouent à se remémorer les détails les plus intimes de leur lointaine Montevideo. C’est l’histoire de deux inconnus enfermés dans le métro après la fermeture de la station Bonne Nouvelle, lui uruguayen, elle argentine, pendant une nuit qui va durer cinq ans. C’est l’histoire d’un couple qui se reforme pour quelques heures dans le petit hôtel de la rue Blomet, comme si rien ne s’était passé au Chili, en 1965. C’est l’histoire d’un homme si préoccupé de constamment fuir qu’il finit par se retrouver, « par pure distraction », dans son pays natal.
Benedetti sait de quoi il parle : la dictature militaire uruguayenne (1973-1985) l’obligea à prendre la fuite vers l’Argentine, le Pérou, Cuba et l’Espagne, faisant presque de lui un « familier » de l’exil qui est, paradoxalement, un état auquel nul ne s’habitue jamais. Ces quatre nouvelles disent la douleur de l’expatriation, mais aussi l’urgence de la réappropriation par la mémoire d’un passé géographiquement lointain, et d’une géographie dont il faut à tout prix empêcher l’évaporation. « Oh ! Je crois que vous ne reconnaîtriez pas la ville. Vous perdriez tous les deux à ce jeu des géographies. Prenons l’avenue Dix-huit Juillet, il n’y a plus d’arbres maintenant. Le saviez-vous ? Ah ! Soudain je m’aperçois que les arbres de la Dix-huit Juillet étaient importants pour moi, voire essentiels. C’est moi qu’ils ont mutilé. Je suis sans branches, sans bras, sans feuilles. »
Au fil du texte et des illustrations, comme au hasard des faubourgs dans tant de villes du monde, se croisent des êtres qui parlent tous le double langage universel de l’amour et de la souffrance : celui de l’exil. Mario Benedetti est mort en mai 2009 chez lui, en Uruguay.

HISTOIRES DE PARIS
de MARIO BENEDETTI
Illustrations d’Antonio Segui. Traduit de l’espagnol (Uruguay) par Anne Casterman, Esperluète éditions, 56 pages, 16

Histoires de Paris Par Camille Decisier
Le Matricule des Anges n°109 , janvier 2010.
LMDA papier n°109
6,50 
LMDA PDF n°109
4,00