Edwarda N°1 (Travers)

Se présentant sous un format A4, le premier opus de la revue Edwarda, lancée sous les auspices de Bataille, entend faire de son héroïne l’une des figures protéiformes du désir et de ses travers : sa chair découvrira ses ravisse- ments au détour de textes, et au travers des arts visuels… selon les mots de leurs responsables Sam Guelimi & John Jefferson Selve. Le photographe Gilles Berquet introduit le sujet en de grands piqués noir & blanc, jouant sur les échelles et les postures, tandis que Yannick Haenel se penche en une suite de fragments sur la « Madeleine dénudée » de Guido Cagnacci, y cherchant à approcher l’étrange suture qui unirait le crâne des vanités à la jouissance. Retenons également, en attendant peut-être plus d’audace encore d’Edwarda, le cahier central, composé de collages et citations entrecroisés (« De l’art de biaiser »), les corps flous et colorés de Philippe Grandrieux, l’introduction, parfois trop elliptique, de Mehdi Belhaj Kacem à l’opéra de Strauss (Salomé), ainsi que le récit en rêve d’Isabelle Rabineau, au constat final approprié : « je lui ai branlé le cerveau ».
Edwarda N°1, 56 pages, 10 €
www.edwarda.fr