Cyclocosmia N°3

Sept ans après sa mort, voici le premier hommage conséquent d’une publication française à l’étoile filante d’origine chilienne Roberto Bolaño (1953-2003). Ce dernier a par ses ouvrages, ses (en)quêtes, révolutionné la conception même de la narration, qualifiée chez lui de fractale. Dans son œuvre atomisée, l’auteur convoque tous les genres et dialogue avec un alter ego rimbaldien, Arturo Belano, sur la littérature, la place du Mal et la mort. Ce troisième numéro de Cyclocosmia, revue d’observation et de création, rassemble de nombreux articles publiés en Espagne ou en Amérique latine, mais aussi des inédits d’universitaires hexagonaux. Jorge Herralde, responsable des éditions barcelonaises Anagrama qui a révélé et publié l’auteur de La Littérature nazie en Amérique, des Détectives sauvages ou de 2666, détaille sa vie éditoriale tardive. Horacio Castellanos Moya révèle deux souvenirs et le mythe Bolaño, reconstruit aux États-Unis, où l’édition l’a présenté comme le Kurt Cobain de la littérature latino-américaine. D’autres écrivains évoquent l’ami, le poète, le samouraï romantique, comme Sergio González Rodriguez, Eduardo Lago, Rodrigo Fresán. à noter la nouvelle de David Gondar qui décrit finement et de manière sarcastico-burlesque la vie de Samuel Augusto Sarmiento, « pris du syndrome de Stendhal à la lecture de Roberto Bolaño. » Un numéro très complet aussi enthousiasmant que stimulant.
Cyclocosmia N°3, 192 pages, 22 € (3, boulevard d’Anvers 67000 Strasbourg)