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Domaine français Le silence des esprits

juin 2010 | Le Matricule des Anges n°114 | par Delphine Descaves

Dans un train de banlieue, Clovis Nzila, un jeu-ne Africain sans-papiers, apeuré par les contrôles qui font de lui un « paria », rencontre Christelle. C’est une femme mûre à « la chevelure rouille et argent », aide-soignante dans un hôpital, que les déceptions sentimentales et la grisaille parisienne ont usée, rendue transparente aux autres. Mais elle n’a pas perdu sa capacité d’empathie et elle recueille ce jeune homme, « un plus démuni qu’elle ». Au creux du lit où elle l’abrite comme dans un nid, Clovis se confie et raconte son passé : son enfance de fils illégitime, élevé par une grand-mère mauvaise ; la violence de son pays (jamais nommé) en proie à la guerre civile ; la longue période d’errance durant laquelle il « traquait les touristes européens, pour leur vendre n’importe quoi, des lunettes de soleil, des cacahuètes ou des cigarettes américaines. », puis le traumatisme d’avoir été milicien, « jeune, frustré et revanchard », pouvant enfin « apprécier pleinement la douteuse satisfaction de l’exercice du pouvoir sur autrui… », au prix des pires exactions ; et, plus doux mais tout aussi douloureux, l’amour incestueux vécu avec sa sœur jumelle Marcelline, dont il a été séparé. La rencontre entre Clovis et Christelle - au milieu de « cette foule anonyme et informe », de « ces milliers de destins croisés pendant une fraction de seconde, des regards indifférents qui se choquent un instant et s’ignorent pour toujours » - est improbable et c’est ce qui la rend poignante. Pour le jeune sans-papiers, l’exil n’est pas un réconfort : l’Afrique chaotique a laissé place à une France froide, où Clovis entend surtout « du ressentiment, de l’incompréhension, de la tristesse et du mépris ». L’amour bref qui unit Christelle et Clovis ne sera pas une rédemption, mais une lueur consolatrice. Si le style de Wilfried N’Sondé n’évite pas toujours les maladresses, ni les naïvetés, son écriture se refuse à la fadeur, et l’humanité qu’il décrit,

LE SILENCE DES ESPRITS
de WILFRIED N’SONDÉ
Actes Sud, 171 pages, 17

Le silence des esprits Par Delphine Descaves
Le Matricule des Anges n°114 , juin 2010.
LMDA papier n°114
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