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Poches Le Chasseur

octobre 2010 | Le Matricule des Anges n°117 | par Anthony Dufraisse

Julia Leigh, Australienne de 40 ans aux faux airs de Juliette Binoche, pourrait dire qu’il y a deux sortes de naturalistes : ceux qui jamais ne sortent de leur labo et ceux, plus baroudeurs dans l’âme, qui suent sang et eau sur le terrain pour assouvir leur soif de découverte. Martin David est de ceux-là, qu’une expédition amène au large de l’Australie, sur l’île de Tasmanie, pour une mission à tout le moins spéciale : traquer l’ultime Tigre de Tasmanie, espèce mythique s’il en est. C’est ici, « au-dessus de la trouée bleue qui sépare l’île du continent », que tout commence. Le propos de Julia Leigh donne à comprendre la mentalité du chasseur en action, quel état d’esprit l’anime dans sa traque. Étrange état, au vrai, qui requiert patience, obsession et, plus important que tout peut-être, « dévouement ». Le problème de Martin, et c’est là que le roman de Julia Leigh quitte le terrain de la quête naturaliste pour celui des rapports humains, le problème c’est que son travail est comme parasité par ceux qui l’accueillent dans leur maison : la famille Armstrong, une femme et deux enfants que la mort du père, chasseur lui aussi, a laissés en vrac. Les allers-retours entre la jungle et ce camp de base à partir duquel le protagoniste opère, et dont les occupants sont si vulnérables, permettent à l’auteur de jouer sur différents registres : ici, dans la famille, sur les regards voilés, les non-dits et la maladresse ; là, en forêt, sur la fébrilité, l’excitation et l’extrême vigilance de l’homme solitaire qui sait qu’à tout moment les rôles peuvent s’inverser, et la proie devenir le prédateur : « Les animaux sont par essence imprévisibles, mus par des forces mystérieuses qui défient toute logique ». Dans ce livre qui l’a révélée il y a dix ans, Julia Leigh parle à merveille de l’instinct et de l’intuition, ces fruits d’une clairvoyance qui parfois renforce un être et d’autres fois le fragilise.

Anthony Dufraisse

Le Chasseur
Julia Leigh
Traduit de l’anglais (Australie) par Anthony Axerald
Points, 189 pages, 6

Le Matricule des Anges n°117 , octobre 2010.
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