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Domaine français Corps

octobre 2010 | Le Matricule des Anges n°117 | par Jérôme Goude

Alix, Grâce, Adèle et Ludmilla corroborent l’adage proustien selon lequel nous serions « enchaînés à un être d’un règne différent, dont des abîmes nous séparent, qui ne nous connaît pas et duquel il est impossible de nous faire comprendre : notre corps ». C’est, entre autres choses, la conclusion à laquelle Monika, pourrait parvenir, tant ces femmes qui franchissent le seuil de son institut de beauté semblent payer pour « oublier qu’elles en ont un ». Esthéticienne sujette à une nostalgie diffuse, la narratrice du troisième livre de Fabienne Jacob, de loin le plus construit, décèle dans les rides que ses clientes s’obstinent à occulter des blessures enfouies. Ou, l’intimité du cadre faisant, recueille leurs confidences. Soit, par exemple, celles d’une octogénaire qui à l’âge de 19 ans, parce qu’elle s’amouracha d’un Allemand pendant l’Occupation, eut le crâne rasé en place publique.
Composé d’une série de portraits évitant l’écueil d’un féminisme pompier, Corps s’incarne surtout, comme par opposition au déni d’existences artificielles, dans le récit des ressouvenirs de sa narratrice. Naguère « Polonaise au bord d’un champ de patates », Monika évoque la ferme de son enfance, les peupliers, un vase de glaïeuls rouges sur une commode, sa grande sœur Else et tous ses hommes de peu, « colosses murés dans le silence des lisières ». Un monde révolu donc, où la « vérité du corps est une coïncidence entre les années et la matière de la chair, entre l’extérieur et l’intérieur ».
Si le roman de Fabienne Jacob convainc par la façon dont il interroge notre rapport au corps réel et au corps imaginaire, demeure cependant quelque réserve. Çà et là, en effet, un lecteur sera peut-être tenté de songer au style bien singulier de Marie-Hélène Lafon, à son livre de nouvelles intitulé Organes, et publié chez le même éditeur. Il n’aura sûrement pas tort…

Jérôme Goude

Corps
Fabienne Jacob
Buchet Chastel, 157 pages, 13,50

Le Matricule des Anges n°117 , octobre 2010.
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