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Théâtre L’incandescence de Naomi Wallace

novembre 2010 | Le Matricule des Anges n°118 | par Laurence Cazaux

Du Moyen-Orient à l’Amérique : deux nouveaux textes pour découvrir l’une des grandes voix dramatiques d’aujourd’hui.

Au pont de Pope Lick

La Carte du temps : Trois visions du Moyen-Orient

Dramaturge, scénariste et poétesse américaine, Naomi Wallace est l’auteur d’une dizaine de pièces. Son œuvre est en même temps poétique, politique, optimiste, pleine de colère et traite de sujets brûlants. Cet assemblage confère à l’écriture de Naomi Wallace une puissance considérable de feu, on ne sort pas indemne de la lecture de ses pièces, elle réussit à marier l’intime et le monde avec une transfiguration poétique des sujets abordés.
La Carte du temps est une suite de trois visions du Moyen-Orient, inspirées par des faits réels. La première vision, Un état d’innocence, se passe dans un « un lieu qui a un jour rêvé qu’il était un zoo ». Yuval, un soldat israélien, est le gardien de ce lieu fantôme où chaque matin les animaux perdent un bout d’eux-mêmes qui repoussera dès le lendemain. Une Palestinienne est également présente, elle a vu mourir sa fille d’une balle perdue, sans avoir pu la tenir dans les bras. En revanche, elle a tenu Yuval dans ses bras quand il succombait d’une balle d’un snipper. Elle vient faire accepter sa mort au jeune soldat tout en voulant rendre à la mère de ce dernier cet ultime moment de son fils. L’espace d’un fugace instant, le soldat israélien et la mère palestinienne vont se trouver.
La deuxième vision, Entre ce souffle et toi, rapproche un père palestinien et une jeune Israélienne, qui vit grâce à une double transplantation pulmonaire dont le donneur est le fils du vieil homme. Les deux vont tenter de respirer ensemble, l’une pour survivre, l’autre pour ne pas perdre entièrement son fils. La vision 3, Un monde (qui) s’efface, déjà publiée dans Théâtre en court 4, est le monologue d’un jeune Irakien, passionné par les livres, la colombophilie et l’amour. Il voit tous ses désirs engloutis par un pays en guerre. Les trois visions mettent en jeu la douleur du deuil, souvent celui d’un enfant et comment, pour garder vivants leurs morts, les humains sont capables de dépasser le réel et ses conflits. En inventant un espace de beauté tout à fait poignant pour s’extirper de l’horreur.
Au pont de Pope Lick se déroule en 1936 aux états-Unis. Deux adolescents, Pace et Dalton, sont attirés l’un par l’autre. Leur rage de vivre se heurte au désespoir et à l’inertie des adultes, abîmés par le chômage. La fille lance un défi au garçon : traverser le pont de Pope Lick Creek en courant, juste avant l’arrivée d’un train. L’histoire tourne mal et Dalton est accusé de la mort de Pace. La pièce oscille entre des flash-back avec les deux jeunes gens et l’attente du procès de Dalton, en prison. « Et même si j’aimerais dire que je commence par une idée, explique Naomi Wallace, cet instant est généralement accompagné de façon simultanée d’une image qui surgit dans mon esprit, et me surprend. Dans le cas de Au pont de Pope Lick, je voulais écrire sur la façon dont la culture américaine dénigre et maltraite les jeunes. Non seulement à travers ses lois (qui sont bien plus dures pour les jeunes que pour les adultes), mais en les criminalisant comme déviants, simplement parce qu’ils sont jeunes, passionnés et emplis d’un anti-autoritarisme naturel et plein de fougue. Et nous voulons les contrôler. Nous ferions mieux de les écouter et de tirer enseignement de leur intelligence critique. » Voilà qui fait du bien à entendre dans nos sociétés vieillissantes. L’écriture de Naomi Wallace est incandescente dans une mise sous tension des corps et des êtres entre eux, tout à fait perceptible et contagieuse à la lecture.

L. Cazaux

Naomi Wallace
La Carte du temps : Trois visions du Moyen-Orient
Traduit de l’anglais (états-Unis) par Dominique Hollier
Théâtrales, 62 p., 11  ;
Au pont de Pope Lick
Même traducteur
Théâtrales jeunesse, 120 p., 7  ;

L’incandescence de Naomi Wallace Par Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°118 , novembre 2010.
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